Pays enclavé et sujet à des conditions difficiles, la Mongolie compte une population relativement petite, environ 3 millions d’habitants. Réputée pour son agriculture et notamment son élevage nomade, les statistiques recueillies ces dernières années mettent en évidence la mobilisation rapide de la population mongole vers les centres urbains. La migration vers les villes aux ressources limitées en Mongolie a entraîné chômage et conditions de vie difficiles.
À propos de la migration en Mongolie
Un article de Bloomberg décrit de manière frappante un problème persistant en Mongolie. La mobilisation massive vers les centres urbains a abouti à une crise du logement alors que les gens recherchent une vie meilleure.
Le mouvement vers des villes comme Oulan-Bator a abouti à ger les quartiers, qui sont des communautés de tentes. Ger signifie littéralement « tente » et est un style de yourte plus ancien et plus traditionnel. Des groupes d’entre eux forment des quartiers informels autour d’Oulan-Bator et, sur les 380 000 habitants de la ville, environ 170 000 vivent dans les districts de ger, sur les collines entourant le centre urbain. Sur l’ensemble de la population mongole, un tiers vit dans les districts de ger. Cela démontre une fois de plus l’importance de remédier à la crise du logement due à la migration en Mongolie.
La situation
Pendant les mois les plus froids, les résidents doivent supporter des températures pouvant descendre jusqu’à -20 degrés Celsius. La population est exposée à des niveaux de pollution élevés lorsque des incendies sont allumés et que des matériaux tels que le caoutchouc est brûlé pour rester au chaud.
Se pose également la question pratique de la déconnexion entre ville et banlieue. Le manque d’accès aux transports publics empêche l’accès à l’emploi dans la ville tout comme les déplacements domicile-travail. devient presque impossible pour ceux qui n’ont pas de transport privé.
La menace sur la santé des civils est imminente, et ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté sont les plus exposés. Avec l’augmentation du nombre de personnes s’installant dans les régions du Ger, l’exposition accrue à la pollution a provoqué une augmentation des problèmes respiratoires.
Cependant, les habitants de ces districts font continuellement preuve d’autodétermination pour gagner leur vie et subvenir à leurs besoins. Ces dernières années, les communautés locales ont créé des « micro-entreprises », telles que des services de taxi et des entreprises individuelles, pour créer des emplois en dehors du centre-ville.
Les réseaux familiaux ont joué un rôle essentiel pour combler le fossé entre les districts de ger et Oulan-Bator, car les familles produisent et cultivent des récoltes qui sont ensuite transportées vers des parents dans la ville qui sont chargés de vendre à de plus grandes entreprises avec profit.
Cette coopération entre les zones urbaines et rurales est transformatrice et suggère un avenir positif dans les districts de Ger désisolés. L’amélioration des routes et de l’accessibilité témoigne de la valeur de l’initiative des agriculteurs vivant au sein des communautés et de l’amélioration des perspectives d’emploi et des conditions de vie.
GerHub
Des projets comme GerHub ouvrent la voie à des solutions visant à offrir aux communautés de ger un mode de vie plus confortable. Par exemple, l’initiative Dulaan Ger est un projet incroyable qui lutte contre les mauvaises conditions de vie. La migration en Mongolie et les déplacements vers les villes n’éliminent pas les conditions de vie difficiles telles que les températures glaciales. Cependant, ce projet, qui se traduit littéralement par « un Ger chaleureux », est une entreprise de transformation qui sensibilise les membres de la communauté, tels que les bricoleurs et les couturières, à l’isolation des gers. Cela améliore non seulement les conditions de vie des communautés, mais génère également des revenus supplémentaires.
Autres initiatives
Des organisations telles que le bureau national de l’UNICEF en Mongolie et le Bureau de l’innovation de l’UNICEF ont joué un rôle essentiel dans l’identification du risque de pollution pour la santé des personnes au sein de ces communautés. En collaboration avec des marques telles que The North Face et Arcteryx, un prototype technologique est en cours de développement pour empêcher les gaz nocifs de pénétrer par la porte, le sol et le toono (couronne) de la yourte. Ces projets démontrent le potentiel de réduction de la pauvreté au sein des communautés de ger grâce aux nouvelles technologies et aux opportunités d’emploi.
– Sophie Mégots
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