Algérie : Stratégie de santé publique pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens

Résistance aux antimicrobiensLe 9 septembre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié le rapport actualisé de l'Algérie. Plan d'action nationalqui vise à cibler la résistance aux antimicrobiens (RAM) en tant que menace critique pour la santé publique. Le rapport offre un aperçu des réalisations précédentes et identifie la prochaine étape des solutions à mettre en œuvre de 2024 à 2028.

Résistance aux antimicrobiens

La RAM est la capacité d'un agent pathogène à résister au traitement, ce qui complique le ciblage des infections causées par des champignons, des virus et d'autres microbes. Selon la source de données sur la santéenviron 3 400 décès en Algérie ont été directement attribués à la RAM. En outre, un total de 13 600 décès ont été associés à des complications de santé connexes.

À l’échelle mondiale, les professionnels de la santé constatent que la mutation des maladies microbiennes et bactériennes dépasse souvent le développement de nouvelles options thérapeutiques efficaces. Les médicaments antimicrobiens offrent une protection contre les infections et les virus lors d’interventions et de traitements médicaux. Cependant, les agents pathogènes développent généralement une immunité contre ces procédures, augmentant ainsi le risque d’infection et de propagation de la maladie.

Populations affectées par Résistance aux antimicrobiens

L'OMS identifie les humains, les animaux et l'agriculture comme les principaux organismes menacés par la RAM. La propagation d’agents pathogènes résistants menace la sécurité alimentaire et l’intégrité des réseaux d’approvisionnement alimentaire. Ces pathogènes et bactéries, résistants aux traitements médicaux, peuvent proliférer au sein des populations humaines et animales. En effet, ils deviennent de plus en plus dangereux à chaque mutation.

Inégalités d’accès aux soins et aux services de santé rendent les femmes particulièrement vulnérables aux agents pathogènes de la RAM. Les perceptions culturelles des femmes, ainsi que les préjugés des prestataires de soins de santé, entraînent souvent des retards dans la qualité des soins et des services qu'elles reçoivent lors des visites médicales. De nombreuses femmes sont exposées à des environnements dangereux et contaminés dans leurs activités quotidiennes. Par exemple, en tant que principales collectrices d’eau dans leur foyer, les femmes algériennes risquent de contracter des champignons ou des virus provenant de sources d’eau contaminées.

Sur une note positive, les femmes algériennes sont parmi les plus susceptibles de consulter un médecin pour des problèmes de santé personnelle et familiale. Pour résoudre ces problèmes, les responsables algériens, aux côtés de la communauté mondiale, s’efforcent de renforcer l’infrastructure de leur système de santé afin de lutter contre les problèmes de santé liés à la RAM.

L'Algérie propose un plan d'action actualisé

L'Algérie se concentrera sur la surveillance des cas d'infection bactérienne résistante aux traitements afin de prévenir la propagation rapide de la maladie parmi les personnes, le bétail et l'approvisionnement alimentaire. La stratégie actualisée fournirait davantage de données pour préparer et lancer des initiatives et des recherches en matière de santé. Les nouveaux objectifs de l'Algérie coïncident avec Un système de santéun ensemble de principes de soins de santé adoptés par les nations du monde entier. La campagne One Health organise la gestion des maladies infectieuses en cinq pôles :

  1. Surveillance et renseignements sur les maladies
  2. Préparation et intervention en cas d'urgence
  3. Systèmes de laboratoire
  4. Instituts de santé publique et recherche
  5. Contrôle et prévention des maladies

Cette organisation permet un meilleur suivi des maladies infectieuses et une régulation des efforts pour mettre en œuvre des solutions avant que des urgences médicales majeures ne surviennent.

Objectifs

Les objectifs suivants résument la participation du gouvernement algérien à la réduction de la menace de la RAM dans les communautés mondiales :

  • Créer des campagnes de sensibilisation sur la question de la résistance aux antimicrobiens. De plus, éduquer le public aux niveaux scolaire, collégial et professionnel.
  • Mettre en œuvre un programme de formation pour les travailleurs de la santé, vétérinaires et agricoles.
  • Créer de meilleurs réseaux de surveillance et de communication des données pour surveiller le problème de la résistance aux antimicrobiens.
  • Mieux équiper les laboratoires en centres de recherche et d’observation de la résistance aux antimicrobiens.
  • Développer et promouvoir des options de traitement pouvant servir d’alternatives aux médicaments antimicrobiens.
  • Mettre en place un système de surveillance de la consommation d'antibiotiques.
  • Prévenir et contrôler l’infection en milieu néonatal en mettant à jour les protocoles d’hygiène connus, en promouvant l’allaitement maternel pour les nouvelles mères, en revisitant la question de l’infection mère-fœtus et bien plus encore.
  • Prévenir et contrôler les infections communautaires en favorisant les tests rapides de recherche de sang bactérien ; inclure les cabinets de médecins privés, les laboratoires et les cliniques d'hygiène dans la recherche sur les antimicrobiens.
  • Établir une norme thérapeutique sur la question de la résistance aux antimicrobiens.
  • Établir un système de surveillance communautaire pour les développements locaux en matière de RAM.
  • Prévenir et contrôler les infections au niveau de la ferme.
  • Créer un système de classement des étapes critiques de la RAM et mettre en place un comité antimicrobien accessible aux comités hospitaliers locaux de wilaya et au secteur privé.
  • Surveiller les antimicrobiens en santé humaine et vétérinaire.
  • Développer une recommandation thérapeutique pour le traitement de la RAM en médecine humaine.
  • Élaborer un guide de bonnes pratiques pour l’utilisation des médicaments antimicrobiens en milieu vétérinaire.
  • Renforcer la réglementation et la formation autour de l’utilisation et de la disponibilité des antimicrobiens.
  • Créer un système documentaire pour la recherche sur les antimicrobiens et développer les financements.
  • Développer des collaborations de recherche avec les universités et créer des partenariats internationaux et nationaux.
  • Créer des comités et des groupes de surveillance pour surveiller la mise en œuvre du plan d'action antimicrobien et développer le financement de la recherche sur la RAM.

Ces objectifs favoriseront des campagnes de recherche dédiées à la compréhension, au suivi et au contrôle de la transmission de maladies sujettes à la RAM.

Note finale

La lutte contre les bactéries résistantes aux antimicrobiens préparera la communauté médicale à limiter la propagation de maladies complexes, protégeant ainsi une population de 42 millions de personnes. Bien que le programme actualisé n’en soit qu’à ses débuts, le gouvernement algérien s’est engagé à établir des partenariats avec des institutions publiques et privées pour éduquer les communautés à l’échelle nationale et garantir des résultats durables.

Karina est basée à Mesquite, Texas, États-Unis et se concentre sur la santé mondiale pour le projet Borgen.

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