L’Organisation mondiale de la santé (OMS) identifie la pneumonie comme la principale cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans, attribuant plus de 700 000 décès d’enfants à cette maladie en 2019. De manière constante, l’UNICEF estime que la pneumonie tue chaque année 800 000 enfants de moins de cinq ans dans le monde, ce qui en fait la principale cause de morbidité infantile due aux maladies infectieuses à l’échelle mondiale. La pneumonie peut être contractée par divers agents, notamment des virus, des bactéries ou des champignons. Elle affecte les poumons, en particulier les alvéoles, de petits sacs où se produisent les échanges d’air. Normalement, ces sacs se dilatent avec l’air lors de l’inhalation. En cas de pneumonie, les alvéoles se remplissent de liquide ou de pus, ce qui rend la respiration douloureuse et limite la capacité à prendre de profondes respirations.
Obstacles typiques au traitement de la pneumonie
La pneumonie est souvent diagnostiquée à tort comme une maladie comme le paludisme ou la tuberculose, ce qui complique les efforts de détection précoce. L'OMS indique que dans les zones reculées où les établissements de santé sont limités, les agents de santé comptent manuellement les fréquences respiratoires (RR) pour diagnostiquer la pneumonie. Cependant, compter manuellement les respirations d'un enfant est difficile et subjectif, avec des variations dans ce que les différents agents de santé considèrent comme une seule respiration. Cette incohérence rend difficile l'obtention d'une RR précise, ce qui empêche un diagnostic efficace.
ARIDA
En 2014, l'UNICEF a lancé le programme ARIDA (Acute Respiratory Infection Diagnostic Aid) pour développer une technologie permettant aux professionnels de santé de diagnostiquer la pneumonie avec plus de précision. Cette initiative a permis de lancer deux nouveaux appareils : le Philips ChARM (Children's Automatic Respiratory Monitor) et le Masimo Rad G, tous deux conçus pour améliorer l'évaluation du rythme respiratoire des enfants.
Le Philips ChARM, vendu 44 dollars l'unité, compte automatiquement la fréquence respiratoire d'un enfant lorsqu'il est attaché autour du torse et est conçu pour être utilisé lorsque l'enfant est allongé à l'horizontale. Le Masimo Rad G, vendu 250 dollars l'unité, utilise un moniteur en forme de pince fixé au doigt de l'enfant pour calculer la fréquence respiratoire et mesurer simultanément les niveaux d'oxygène dans le sang. L'utilisation d'appareils pour calculer la fréquence respiratoire a permis aux professionnels de santé de respecter plus étroitement les directives de l'OMS pour diagnostiquer la pneumonie rapidement et avec précision. Plus d'un million d'enfants ont eu accès à des traitements antibiotiques salvateurs grâce aux appareils ARIDA et 300 000 autres ont bénéficié de services de soins améliorés.
L'avenir d'ARIDA
Les essais des dispositifs ARIDA ont eu lieu en Bolivie, au Népal et en Éthiopie de 2017 à 2019, ce qui a permis à l’Éthiopie de progresser considérablement dans la réalisation de ses objectifs de santé pour les femmes et les enfants. Ces efforts continus s’inscrivent dans le cadre d’un engagement plus large en faveur du Plan d’action mondial contre la pneumonie et la diarrhée, qui vise à éliminer tous les décès liés à la pneumonie et à la diarrhée d’ici 2025. Le plan prévoit l’élargissement de la gamme de produits ARIDA disponibles à l’achat par les pouvoirs publics. Cependant, la mise à l’échelle des produits ARIDA se heurte à des défis tels que les coûts unitaires, bien que les pays puissent compenser ces coûts grâce au financement des partenaires de développement de l’UNICEF. Cette initiative soutient également l’objectif des Nations Unies (ONU) de mettre fin aux décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins de cinq ans d’ici 2030.
Regarder vers l'avant
L’initiative ARIDA a permis de réaliser des progrès considérables dans le diagnostic et le traitement de la pneumonie, en particulier dans les zones reculées. Des essais en Bolivie, au Népal et en Éthiopie ont déjà permis à plus d’un million d’enfants d’accéder à des traitements vitaux. Malgré les difficultés financières, l’expansion des produits ARIDA s’aligne sur les objectifs de santé mondiaux, qui visent à réduire les taux de mortalité infantile et à améliorer les résultats des soins de santé d’ici 2030.
Naomi est basée à Londres, au Royaume-Uni, et se concentre sur les bonnes nouvelles et la santé mondiale pour le projet Borgen.
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