Le Yémen a surmonté un passé difficile. Malheureusement, les vestiges de ce passé politiquement complexe, des guerres civiles aux ingérences étrangères, continuent d’affecter la population aujourd’hui. La faim y sévit – sur une population de 33,7 millions d’habitants, 17 millions souffrent d’insécurité alimentaire, et 18,6 millions ont également besoin d’aide humanitaire. La pauvreté et la faim au Yémen ne sont pas incompatibles : les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 45 % et la ruée vers l’alimentation fait que plus de 70 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Ayant déjà subi de nombreuses injustices, la population brille par sa capacité à faire face, mais cela ne signifie pas que la faim au Yémen peut être ignorée, et ces statistiques poignantes soulèvent la question cruciale de ce qui doit être entrepris, ou renforcé, pour garantir que le Yémen puisse se relever de son passé difficile.
Faim et pauvreté au Yémen
Le conflit qui sévit depuis 2015, qu’il soit civil ou par procuration, a malheureusement entraîné une augmentation de la faim au Yémen ainsi que des niveaux extrêmes de pauvreté. Environ 4,5 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, la majorité résidant dans des camps. Dans l’Indice mondial de la faim 2023, le Yémen a obtenu un score de 39,9, la fourchette de 35,0 à 49,9 étant qualifiée d’« alarmante ».
Toutefois, ce score de 39,9 est en baisse par rapport au score de 42,1 de 2015, ce qui prouve que l’action mondiale visant à subvertir cette crise autant que possible a été légèrement bénéfique.
En outre, selon INTERSOS, plus de 308 000 migrants, principalement originaires d'Éthiopie et de Somalie, se trouvent actuellement au Yémen en route vers l'Est. Fuyant leur propre conflit, ces migrants ne font qu'ajouter à la population à nourrir dans le pays et aggraver la crise alimentaire.
Subvertir la pauvreté
Dans ce contexte, le Programme alimentaire mondial (PAM) et d’autres organismes des Nations Unies ont joué un rôle essentiel dans la lutte contre la faim et la pauvreté au Yémen. Selon le PAM, il fournit de la nourriture dans plus de 4 360 points de distribution répartis dans tout le pays, couvrant les 333 districts du Yémen. Près de 2 millions d’élèves répartis dans 4 600 écoles yéménites ont reçu chaque jour des barres ou des biscuits aux dattes enrichis, dans le cadre du projet Healthy Kitchens.
Chaque mois, le PAM distribue près de « 100 000 tonnes de denrées alimentaires dans plus de 5 000 points, atteignant plus de 8 millions de Yéménites ».
Renforcer ces initiatives
En décembre 2023, le PAM a annoncé au monde l’arrêt de la distribution de nourriture en raison d’un financement limité et de l’absence d’accord avec les autorités locales sur la meilleure façon de procéder aux livraisons de nourriture. Compte tenu de l’impact lent mais positif des initiatives mentionnées ci-dessus, il est impératif d’intensifier le financement du PAM, en prenant des mesures mondiales pour atténuer la faim.
Dans ce contexte, l’augmentation des financements du PAM et l’encouragement d’une plus grande distribution de vivres contribueront à assurer une atténuation progressive de la faim au Yémen. La sensibilisation, la collaboration avec le PAM et l’interaction avec les Yéménites contribueront à accélérer les efforts visant à reprendre la distribution de vivres et à faire comprendre le sérieux de la conclusion d’accords de financement.
Disheta est basé à Dubaï, aux Émirats arabes unis et se concentre sur la politique pour le projet Borgen.
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