La Coopérative Chomuzangari : Sécurité alimentaire à Masvingo

La Coopérative Chomuzangari : Sécurité alimentaire à MasvingoDans de nombreuses régions rurales et pauvres du Zimbabwe, les femmes sont les principales productrices des aliments de base au sein des ménages. Cependant, nombre d’entre elles sont confrontées à des discriminations qui entravent leur accès aux ressources et à leurs capacités de prise de décision. La coopérative Chomuzangari renforce la participation, l’autonomisation et la santé mentale des femmes dans ces régions. En outre, la coopérative améliore directement la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau et l’éducation. Les personnes qui ont vécu directement les défis de la vie rurale au Zimbabwe contribuent au succès de la coopérative. Le gouvernement gallois, par l’intermédiaire de Hub Cymru Africa, finance et soutient en grande partie cette initiative.

Femmes à Masvingo

Dans le district de Chivi, dans la province de Masvingo, où les femmes constituent la majorité de la population (787 098 personnes), elles jouent traditionnellement un rôle réduit dans la prise de décision communautaire. La coopérative Chomuzangari vise à autonomiser ces femmes en renforçant leur confiance et leur estime de soi, en veillant à ce que leur voix soit entendue et en augmentant leur participation. La théorie est simple : avec plus de ressources et de confiance, les femmes peuvent améliorer la production alimentaire dans la région. L’éducation est une méthode importante pour renforcer l’estime de soi. Pour rendre l’éducation plus accessible à tous les membres de la communauté, la coopérative a introduit des ressources d’apprentissage en ligne, notamment la technologie Raspberry Pi.

Santé mentale

En plus d’améliorer l’apprentissage, l’accès à l’eau, l’assainissement et l’hygiène, la coopérative s’efforce également de dédramatiser la santé mentale au Zimbabwe. En règle générale, les services de santé mentale sont concentrés dans les hôpitaux des grands centres urbains, ce qui laisse les zones rurales mal desservies. Les soins de santé mentale en milieu rural souffrent de stigmatisation, de contraintes de ressources et de pénuries de personnel. De plus, les soins aux malades mentaux incombent souvent aux femmes, ce qui peut être traumatisant et préjudiciable à leur santé mentale. En renforçant l’estime de soi des femmes, la coopérative espère non seulement les aider à surmonter ces difficultés, mais aussi leur donner les moyens de plaider en faveur d’améliorations du système de santé mentale.

3 histoires de réussite de femmes à Masvingo

  1. Jardins potagers nutritifs. En encourageant les femmes de Masvingo à se réunir et à partager des recettes et des aliments riches en nutriments, la communauté a constaté une amélioration significative de la nutrition locale. Les femmes de la région ont démarré un jardin nutritionnel d'un hectare où elles ont planté des cultures nutritives telles que des tomates rodade, des oignons Texas Grano, du chou, du chou frisé et bien d'autres choses encore. Cette initiative a considérablement amélioré la qualité de vie des femmes et renforcé la sécurité alimentaire dans la région, car elle a éliminé la nécessité pour les femmes de parcourir 90 kilomètres jusqu'à Chivi Growth Point ou 140 kilomètres jusqu'à la ville de Masvingo pour acheter des légumes frais.
  2. Accès à l'eau potable. Grâce à une initiative de collaboration avec la Hope Foundation, financée par le gouvernement gallois, des milliers d’habitants de Chomuzangari ont désormais accès à l’eau potable. Le programme a financé l’installation d’un forage, d’une pompe solaire et d’un réservoir de stockage de 5 000 litres. Des bénévoles locaux ont contribué en fabriquant des briques et en installant des éléments du système. Ce développement a mis fin à la corvée de marcher 3 à 8 kilomètres pour aller chercher de l’eau. Aujourd’hui, presque toutes les femmes du district vivent à moins de 500 mètres d’un point d’eau. Cela réduit considérablement l’insécurité alimentaire et évite aux enfants de manquer l’école pour aller chercher de l’eau.
  3. Protection des cultures. Grâce à une nouvelle clôture construite avec l’aide de 67 bénévoles, 600 femmes peuvent désormais cultiver davantage de nourriture pour leur famille. Cette clôture, qui entoure un hectare de jardin potager, a été financée par une subvention du gouvernement gallois. Cette initiative reconnaît que la protection des cultures contre les animaux est essentielle pour favoriser la sécurité alimentaire dans la région.

Regard vers l'avenir

La coopérative Chomuzangari a considérablement amélioré la perception des femmes et la qualité de vie dans des communautés entières de la région de Masvingo. Avant le début du projet, le changement climatique, la discrimination et les ressources limitées entravaient gravement la capacité des femmes à nourrir leur famille. Bien que ces défis persistent, les efforts continus de la coopérative et son financement ont grandement atténué leur impact.

Bea est basée à Édimbourg, en Écosse, et se concentre sur les bonnes nouvelles et la santé mondiale pour le projet Borgen.

*