La route de l'éradication de la pauvreté au-delà de la croissance

Éradiquer la pauvretéL'objectif principal des efforts pour mettre fin à la pauvreté a été la croissance économique. Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur l'extrême pauvreté et les droits de l'homme remet en question cette tradition en appelant à des recommandations politiques pour établir un modèle basé sur l'économie des droits de l'homme, l'une prenant des décisions économiques fondées sur les obligations en matière de droits de l'homme.

Sur le Rapporteur spécial des Nations Unies

Les rapporteurs spéciaux (ou procédures spéciaux) des Nations Unies sont des spécialistes indépendants des droits de l'homme indépendants responsables du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies (CDH). De plus, leur rôle consiste à produire des rapports thématiques et spécifiques aux pays, à visiter les pays à titre officiel, à communiquer des appels à la violation des droits de l'homme et à présenter des conclusions à la CDH et à l'Assemblée.

Les thèmes des rapporteurs spéciaux comprennent les droits à la santé, à l'éducation, à la nourriture, à l'eau et à l'assainissement, tandis que d'autres abordent des thèmes tels que l'extrême pauvreté et les droits de l'homme et les traitements cruels. En effet, les candidats passent par un processus compétitif en plusieurs étapes dans lequel ils sont évalués en fonction de l'objectivité et de l'expertise, entre autres qualifications. En 2024, il y a 46 mandats thématiques et 14 pays.

Une feuille de route pour éradiquer la pauvreté au-delà de la croissance

S'appuyant sur le rapport de 2024 «Éradication de la pauvreté au-delà de la croissance», le Rapporteur spécial sur l'extrême pauvreté et les droits de l'homme a lancé un projet de 18 mois pour développer une feuille de route concernant les problèmes des mécanismes d'aide existants. Il appelle à des soumissions de conseils politiques dans cinq domaines politiques clés: l'accès à la protection sociale et aux services; les politiques du travail et l'économie des soins; transformation des systèmes économiques; climat, environnement et ressources; et le commerce, la finance, la dette et la solidarité mondiale.

Le rapport original remet en question les méthodes basées sur la croissance du PIB pour lutter contre la pauvreté en présentant le concept d'une économie des droits de l'homme. Prioriser les droits de l'homme, ce format économique suggère le financement des programmes de protection sociale plutôt que la croissance économique. Le projet en cours a impliqué les appels à la contribution des politiques des gouvernements, des universités et des organisations multinationales, entre autres acteurs impliqués.

Soumissions de politique

Le Basic Income Earth Network (Bien), le Tax Justice Network (TJN) et la Global Coalition for Protection Floors (GCSPF) sont des exemples d'organisations qui ont publié leurs soumissions pour des recommandations politiques à la feuille de route pour l'éradication de la pauvreté au-delà de la croissance. Ils décrivent chacun cinq idées d'amélioration des politiques, chevauchant des questions telles que la transparence financière ainsi que l'importance de l'investissement du programme social.

La soumission de Bien est sur l'idée que l'extrême pauvreté est armée et doit être éradiquée. Sa recommandation globale met en évidence les avantages d'un revenu universel de base et inconditionnel distribué individuellement. En vertu de l'égide d'un revenu de base, les cinq domaines d'amélioration politiques de Bien comprennent l'accès à la protection et aux services sociaux et à la transformation des systèmes économiques.

L'accès à la protection sociale et aux services augmenterait la sécurité sociale en créant une stabilité économique. Pendant ce temps, la transformation des systèmes économiques via le revenu de base permettrait aux particuliers et aux ménages de participer à l'économie de marché et à l'investissement, car les exigences financières pour acquérir des besoins de base seraient satisfaites.

TJN et GCSPF

Le TJN suggère qu'une politique fiscale équitable et transparente a le potentiel de permettre aux gouvernements de réduire les inégalités en finançant les services essentiels. En outre, ses 5 domaines d'intérêt contribuent à la réalisation d'un système fiscal efficace basé sur les droits de l'homme. Il s'agit notamment des «revenus pour financer les services publics» et de «redistribution pour inverser les inégalités». Le premier décrit comment un régime fiscal transparent éviterait de perdre les recettes fiscales auprès des centres financiers externes, augmentant les recettes fiscales sans avoir besoin d'augmenter le PIB.

Le deuxième préconise la distribution de l'impôt sur le revenu d'une manière dont les riches ne peuvent pas profiter des prestations fiscales tandis que les ménages à faible revenu n'ont pas accès aux services publics. Leur soumission identifie également une corrélation positive entre la dépendance d'un État à l'égard des recettes fiscales et la force de sa démocratie.

La soumission du GCSPF «réalisant la justice sociale mondiale» préconise le changement dans l'organisation des politiques liées à la pauvreté. Leurs cinq recommandations politiques comprennent «l'éradication de la pauvreté avec les personnes vivant dans la pauvreté» et «la ratification de l'existant et l'adoption de nouveaux instruments internationaux». Le premier répond à la nécessité d'une politique qui prend en compte la multidimensionnalité de la pauvreté et travaille avec des individus vivant dans de telles conditions. Il nécessite une participation délibérée et un dialogue accru entre les acteurs pertinents, y compris les gouvernements et le monde universitaire.

Le second identifie la nécessité d'une surveillance accrue par les agences des Nations Unies pour s'assurer que les États membres adhèrent à des traités et protocoles de liaison légalement. Dans l'ensemble, les recommandations visent à fournir le financement et la mobilisation des protections sociales universelles.

Éradiquer la pauvreté: au-delà des soumissions

La feuille de route pour l'éradication de la pauvreté au-delà de la croissance est désormais fermée aux soumissions, tous étant finalement publiés dans un référentiel en ligne de la feuille de route au-delà de la croissance. Avant la mise en œuvre, un effort de collaboration entre le Rapporteur, les consultants et les contributeurs impliquera des ateliers et des événements pour s'assurer que les politiques sont pratiques et fondées dans l'expérience vécue. L'ONU présentera la version initiale du rapport lors du Second World Summit pour le développement social début novembre 2025, avec son projet final présenté au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à l'été 2026.

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