Le VIH/sida en Ouganda : combler l’écart entre les sexes dans le traitement

VIH/SIDA en Ouganda
L’Ouganda est l’un des plus grands pays d’Afrique et compte environ 46 millions d’habitants. Beaucoup ont reconnu l’Ouganda pour ses efforts significatifs pour atténuer le VIH/SIDA parmi sa population au cours des deux dernières années. Néanmoins, le VIH/SIDA en Ouganda continue de présenter des ramifications disproportionnées chez les femmes. C’est pourquoi les partenariats gouvernementaux avec plusieurs organismes étrangers sont essentiels pour faciliter des traitements efficaces pour les femmes infectées par le VIH de tous âges et combler l’écart entre les sexes dans le traitement.

Histoire du VIH/SIDA en Ouganda

Le virus VIH se classe parmi les maladies les plus dangereuses pour la santé dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. En Ouganda plus précisément, la maladie suit une tendance exponentielle à la hausse depuis le début des années 1980. Parmi les femmes adultes (> 15 ans), les cas de VIH enregistrés variaient de 1,7 % pour celles âgées de 15 à 19 ans à 13,6 % pour celles âgées de 50 à 54 ans. Le VIH sous-tend également l’inégalité entre les sexes, puisque 12,4 % des femmes âgées de 30 à 34 ans étaient séropositives alors que seulement 4,8 % des hommes de ce même groupe d’âge étaient séropositifs. À Kampala en 1985, les estimations indiquaient que 11 % des femmes enceintes étaient séropositives, ce qui n’a probablement augmenté que jusqu’au début des années 90 puisqu’en 1992, 18 % de la population totale de l’Ouganda étaient séropositives.

Progression du VIH/SIDA en Ouganda et chez les femmes

Au cours des dernières décennies, l’Ouganda a considérablement progressé dans la lutte contre le VIH/sida. Grâce à l’introduction de politiques comportementales et éducatives, le gouvernement ougandais a réduit la prévalence du fardeau du VIH à 7 %. Le gouvernement ougandais a lancé diverses campagnes consacrées aux efforts de plaidoyer encourageant les citoyens à se soumettre à des tests, ainsi que des dons de préservatifs dans différentes régions rurales du pays. De 2011 à 2016, le pays a connu une baisse globale de 18 % de la prévalence des cas de VIH enregistrés chez les 15 à 49 ans. Cela indique un développement effectif du secteur de la santé, qui est particulièrement nécessaire pour réduire le nombre de cas.

Selon les statistiques de l’ONUSIDA, le VIH continue d’affecter près de 570 filles et femmes ougandaises âgées de 15 à 24 ans par semaine. On peut attribuer la vulnérabilité accrue des jeunes filles au VIH à leur système reproducteur qui n’est pas encore mûr, ce qui augmente leur susceptibilité à contracter le virus lors de rapports sexuels. Les données montrent qu’en Ouganda, les deux tiers de toutes les nouvelles infections au VIH surviennent chez les jeunes filles, mais seulement 30 % d’entre elles bénéficient de services de dépistage du VIH.

Travailler pour l’égalité

Le programme du Plan d’urgence du président américain pour la lutte contre le sida (PEPFAR) et le CDC se sont associés pour éliminer la transmission du VIH de la mère à l’enfant en Ouganda. Depuis mars 2022, le CDC a fourni un traitement contre le VIH à plus de 700 000 personnes résidant en Ouganda, dont environ 19 875 femmes enceintes et allaitantes. D’après les dossiers du ministère ougandais de la Santé, il y a eu une baisse considérable de la transmission du VIH de la mère à l’enfant en 2000, passant de 20 % à 2,8 % en 2021. Compte tenu de cela, il semble que l’Ouganda progresse dans la réduction de l’écart entre les sexes dans traitement.

L’Organisation de soutien au sida (TASO) est une institution non gouvernementale qui a considérablement réduit le nombre de cas de VIH dans le pays depuis sa création en 2006 par le gouvernement ougandais. L’ONG travaille à soutenir les patients infectés à travers son point de distribution communautaire de médicaments (CDDP) en leur apportant une aide physique et psychologique. Le CCDP a réduit le temps de déplacement pour la thérapie antirétrovirale (ART) et les temps d’attente des pharmacies typiques de deux à trois heures à 30-45 minutes. On estime que 65% des patients inscrits au programme CDDP sont des femmes, le programme ciblant 200 professionnelles du sexe.

La bataille contre le VIH/SIDA en Ouganda dure depuis plusieurs années. Avec les diverses forces externes et internes travaillant pour réduire les inégalités existantes dans les traitements du VIH en Ouganda, les femmes pourraient être mieux en mesure d’accéder à un traitement adéquat. Des collaborations telles que celles entre le gouvernement ougandais et les agences gouvernementales américaines démontrent l’importance de l’aide américaine et un objectif commun pour combler l’écart entre les sexes dans le traitement et aider les populations les plus vulnérables à travers le monde.

– Andrés Valence
Photo : Unsplash

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