L’état de l’eau dans le Nil

L'eau du NilLe Nil, qui s’étend sur 4 132 milles, est le plus long fleuve d’Afrique, traversant 11 pays, dont l’Égypte, la République démocratique du Congo, la Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda et le Soudan. C’est une source d’eau importante pour des millions de personnes en Afrique. Malheureusement, le fleuve est sujet à la pollution, ce qui constitue une menace importante pour les habitants des pays qui en dépendent pour l’eau. Le mauvais état de l’eau du Nil est un problème qui menace la santé et le bien-être de ceux qui vivent près de son bassin.

L’importance économique du Nil

Le Nil est une source vitale d’activité économique dans de nombreux pays africains, en particulier ceux de la région du bassin du Nil. La rivière soutient divers secteurs économiques, notamment l’agriculture, la pêche, le transport et le tourisme. L’agriculture reste un secteur crucial pour de nombreux pays africains, en particulier l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie, et l’eau du Nil sert de source fiable pour l’irrigation. Les agriculteurs peuvent cultiver des cultures toute l’année et, par conséquent, l’agriculture emploie un pourcentage important de la population.

En Égypte, le secteur agricole fournit 28 % des emplois et au Soudan, il emploie 43 % de la population. En 2020, 75 % des Éthiopiens employés travaillaient dans le secteur agricole. Même si le Nil contient des agents pathogènes et des polluants nocifs, il fournit de l’eau et un moyen de subsistance à plus de 200 millions de personnes. Les habitants de la région du Nil utilisent l’eau pour boire, se laver et cuisiner. Les gens pratiquent également l’agriculture dans le bassin du Nil, cultivant des cultures comme le blé, le maïs, la banane et la patate douce.

La pêche dans le Nil fournit des emplois à des milliers de personnes. De plus, l’industrie contribue à l’économie locale grâce à l’exportation de poisson. Le fleuve est également une voie de transport majeure dans de nombreuses régions d’Afrique, et il soutient également le tourisme dans certains pays africains, dont l’Égypte et l’Ouganda.

Le Nil et son impact sur la pauvreté

L’accès à l’eau potable dans le Nil reste un défi important, les activités agricoles impliquant des pesticides et des engrais contribuant au problème de la pollution. Ces produits chimiques peuvent pénétrer dans la rivière par le ruissellement et l’irrigation, ce qui peut nuire à la vie aquatique et affecter la qualité de l’eau. Parallèlement aux activités agricoles, les eaux usées brutes et autres déchets des industries et des fabricants se déversent directement dans la rivière. Les bactéries, virus et autres contaminants nocifs présents dans l’eau peuvent provoquer le choléra, la fièvre typhoïde, l’hépatite, le poliovirus et d’autres maladies d’origine hydrique. Cela peut à son tour mettre en danger la productivité agricole et contribuer à la pauvreté.

De plus, ces dernières années, la pénurie d’eau est devenue une préoccupation croissante dans la région. En 2020, Ethan D. Coffee et Justin S. Mankin ont rapporté que plus de 30 % des habitants de la région pourraient être confrontés à une pénurie d’eau d’ici 2040. Cela se traduit par plus de 80 millions de personnes qui pourraient ne pas avoir accès à l’eau. Cela pourrait également limiter les industries agricoles et de la pêche tout en diminuant l’emploi de la main-d’œuvre.

Minimiser l’impact du Nil sur la pauvreté

L’année 2021 a marqué une étape importante en Égypte avec la mise en service de la station d’épuration de Bahr al-Baqar dans la ville septentrionale du Sinaï. Reconnue comme l’une des installations de traitement des eaux usées les plus vastes au monde, cette usine possède une capacité impressionnante pour traiter 5 millions de mètres cubes d’eaux usées par jour, soit l’équivalent de l’eau consommée dans 140 millions de douches.

Visant à relever les défis multiformes qui affectent le bassin du Nil, l’entreprise sociale égyptienne Bassita a lancé le projet VeryNile en 2018. Cette initiative se concentre sur l’amélioration des pratiques de gestion de l’eau. Son principal objectif est de réduire la pauvreté et de favoriser la croissance économique dans le bassin du Nil. Le projet VeryNile progresse dans quatre directions clés : le nettoyage, le recyclage, la prévention et l’impact social.

Regarder vers l’avant

Alors que le problème de l’eau potable dans le Nil n’est toujours pas résolu, les initiatives en cours pourraient aider à éviter d’autres crises. En fin de compte, des initiatives comme le projet VeryNile qui donne la priorité à la promotion de pratiques de développement durable et à l’autonomisation des communautés locales pour qu’elles participent aux processus de gestion de l’eau peuvent potentiellement apporter des vagues de progrès et de changements durables.

–Anna Konovalenko
Photo : Flickr

*