Montrer la voie : la lutte contre le VIH au Cap-Vert

VIH au Cap-VertLe Cap-Vert, un pays d'Afrique de l'Ouest composé d'îles situées dans le centre de l'océan Atlantique, est devenu un leader dans la lutte contre le VIH et le sida en Afrique grâce à ses investissements dans les soins de santé et à ses initiatives sociales. Actuellement, le Cap-Vert est estimé à 1,2 million de personnes. Prévalence du VIH d’environ 0,6 %. Dans le même temps, les décès liés au sida ont diminué, passant d'environ 200 en 2004 à moins de 100 en 2022. Ces progrès ont entraîné une baisse de la pauvreté, qui est passée de 56,8 % en 2001 à 28,1 % en 2022. La lutte du Cap-Vert contre le VIH se concentre désormais sur des projets destinés aux groupes vulnérables, tels que les femmes enceintes, les enfants et les personnes handicapées.

Investissement dans les communautés

La lutte contre le VIH et le sida nécessite d’impliquer à la fois le grand public et les personnes vivant avec le VIH dans les processus de prise de décision. Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a signalé que la région de l’Afrique de l’Ouest n’est pas en voie d’atteindre l’objectif d’éradication du sida d’ici 2030, objectif fixé lors de la Conférence des Nations Unies sur le VIH/sida (CNUDCI). Forum Afrique en plein essor en 2014.

Le directeur exécutif du groupe a souligné la nécessité de « politiques et de programmes qui se concentrent sur les personnes et non sur les maladies ». Cela implique des tests de dépistage du VIH menés par la communauté pour atteindre davantage de personnes. En outre, les groupes de soutien aux mères vivant avec le VIH et les visites individuelles des assistants sociaux sont également essentiels. Un assistant au Cap-Vert a expliqué comment ce travail permet aux patients « d'avoir une bonne qualité de vie et d'éviter la stigmatisation et la marginalisation sociale ».

Asymétrie régionale

L'un des principaux défis du Cap-Vert est la disparité des ressources entre les îles, qui affecte la capacité des patients atteints du VIH à accéder aux soins. À l'indépendance en 1975, le pays n'avait que 13 médecins. Cependant, le système de santé s'est depuis développé en taille et en sophistication, 80 % de la population vivant désormais à moins d'une demi-heure d'un établissement de santé. La décentralisation des petits centres de santé a amélioré l'accès aux soins, permettant aux patients atteints du VIH de recevoir une thérapie antirétrovirale pour gérer la maladie. L'ONUSIDA estime que d'ici 2023, 72 % des personnes vivant avec le VIH au Cap-Vert seront infectées par le VIH. accéder à la thérapie antirétrovirale.

Soins de santé gratuits

L'économie du Cap-Vert a connu une croissance significative depuis les années 1990, tirée par les investissements étrangers et le tourisme. Cette croissance a entraîné une augmentation des dépenses de santé, qui sont passées de 65 dollars par personne en 2001 à 165 dollars en 2013. Les citoyens ont droit à des soins de santé de base gratuits, notamment des soins préventifs et des traitements contre le VIH et le sida. Les efforts de protection sociale du pays sont soutenus par une éducation sanitaire généralisée, facilitée par des taux d'alphabétisation élevés et un bon accès à l'électricité, favorisant une plus grande sensibilisation et un plus grand engagement du public.

Défense des droits de la communauté des personnes handicapées

Malgré les progrès considérables réalisés par le Cap-Vert, les communautés vulnérables, notamment celles qui souffrent d’un handicap, continuent de faire face à des difficultés. Handicap Internationalactive au Cap-Vert depuis 2006, œuvre pour l’inclusion des personnes handicapées dans la lutte contre le VIH. L’organisation a amélioré les données sur la vulnérabilité biologique à l’infection par le VIH et a promu une éducation inclusive sur le VIH et le SIDA.

L’étude a révélé que le taux de prévalence du VIH parmi les personnes handicapées au Cap-Vert est de 2,3 %. En outre, environ 79 % des participants handicapés ne sont pas au courant des soins et du soutien disponibles en matière de VIH. Cependant, l’étude elle-même a permis à 96 % des participants d’acquérir une meilleure compréhension du VIH et du sida.

Prévention de la transmission verticale

La prévention de la transmission verticale du VIH de la mère au fœtus est une priorité essentielle pour le Cap-Vert dans la réduction des nouvelles infections. Le ministre de la Santé, Arlindo Nascimento do Rosário, a souligné que « chaque enfant a le droit de naître en bonne santé et de vivre une vie saine ». Dans le cadre du système de santé gratuit, les femmes enceintes se voient proposer un dépistage du VIH. Si le résultat est positif, elles reçoivent des médicaments antirétroviraux et un soutien prénatal pour minimiser le risque de transmission.

En 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a partagé l’histoire de Leila Rodrigues, une mère qui a découvert qu’elle était séropositive quelques semaines avant d’accoucher. Grâce aux soins prodigués à son fils, la transmission du virus a été évitée. Rodrigues a ensuite rejoint le Réseau national des personnes séropositives du Cap-Vert.

Note finale

Les progrès réalisés par le Cap-Vert en matière de soins de santé liés au VIH ne se sont pas faits sans difficultés. Cependant, le pays est devenu un modèle en matière d’investissement dans le changement et d’autonomisation des communautés. Le Forum africain de l’OMS sur la santé a mis en avant le Cap-Vert comme un exemple à suivre, les participants s’y rendant pour observer comment les innovations ont permis de bâtir un système de santé solide. En s’inspirant de l’engagement du Cap-Vert en faveur de l’inclusion sociale, de la couverture sanitaire universelle et du dépistage décentralisé du VIH, la région de l’Afrique de l’Ouest pourrait lutter plus efficacement contre la maladie.

Daisy est basée dans le Kent, au Royaume-Uni, et se concentre sur les bonnes nouvelles et la santé mondiale pour le projet Borgen.

*