New Deal pour l’Afrique pour mettre fin aux doubles crises

Nouveau pacte pour l'Afrique Il existe un appel international croissant en faveur d’un « nouveau pacte pour l’Afrique et par l’Afrique » à la suite de la lente reprise de la pandémie et d’une crise croissante de la dette. Le président français Emmanuel Macron a organisé un sommet à Paris le 18 mai 2021, appelant à une nouvelle voie à suivre pour l’Afrique. Rejoint par les dirigeants africains et européens, le sommet visait à faire face à l’aggravation de la crise de la dette sur le continent africain.

Un appel à la camaraderie internationale

Soulignant la reprise après la pandémie de COVID-19 comme un problème clé, Macron a exhorté les dirigeants à favoriser un sentiment de camaraderie internationale. Macron a fait valoir que pour qu’il y ait un retour constant à la normale, il doit y avoir un effort collectif pour réparer l’économie mondiale. En outre, il a préconisé que les pays adoptent une nouvelle perspective reconnaissant l’interconnectivité des économies régionales. En bref, Macron a souligné que la santé et la stabilité de l’Afrique détermineront la santé et la stabilité du monde.

Alors que le rythme de la reprise devient manifestement disproportionné entre les nations de statut économique différent, Macron a souligné qu’il serait non seulement contraire à l’éthique de laisser l’Afrique derrière, mais ce serait également au détriment de la communauté internationale dans son ensemble. Macron a explicitement appelé à une renonciation aux brevets sur les vaccins COVID-19 pour accélérer la reprise de l’Afrique.

Crise de la dette en Afrique

Le Fonds monétaire international (FMI) a averti que la crise de la dette de l’Afrique, qui approche désormais les 300 milliards de dollars, pèsera de plus en plus sur le continent. Cette crise arrêtera continuellement le développement économique en Afrique et les nations africaines prendront du retard par rapport aux autres nations.

La pandémie a considérablement aggravé ce problème. La lenteur de la distribution des vaccins et le manque de programmes de secours en cas de pandémie ont conduit de nombreux pays africains à prendre encore plus de retard dans le développement. Si la situation perdure, les experts préviennent que jusqu’à 39 millions d’Africains pourraient sombrer dans la pauvreté avant la fin de l’année. Macron a souligné comment une augmentation des taux de pauvreté chez les Africains finira par menacer à la fois les opportunités de croissance des marchés internationaux et la sécurité internationale.

En 2021, le FMI a reconnu que la région subsaharienne de l’Afrique était la plus lente de la planète en termes de PIB. Le FMI s’est dit préoccupé par le fait que la pandémie a annulé des années de construction et de développement économiques pour la région. L’organisation, composée de 190 pays, craint que les effets de la pandémie ne nuisent aux efforts de réduction de la pauvreté pour les années à venir.

Un nouveau pacte pour l’Afrique

Après avoir défini la gravité de la crise de la dette en Afrique, le sommet est passé à la recherche de solutions. Les dirigeants mondiaux lors du sommet ont convenu qu’une approche à deux volets vers la reprise économique était nécessaire.

Premièrement, le sommet a convenu que la lenteur du déploiement des vaccins devait être abordée. Pour ce faire, les brevets interdisant aux fabricants africains de concocter leurs propres fournitures de vaccins efficaces doivent être levés. Les brevets avaient forcé les pays africains à acheter leurs doses aux détenteurs de brevets, tels que Pfizer, ne faisant qu’aggraver la crise de la dette. Macron déclare qu’il espérait faire vacciner 40% de tous les Africains d’ici la fin de 2021. Deuxièmement, les membres du sommet ont convenu d’allouer plus de 30 milliards de dollars d’aide du FMI aux pays africains.

Dans certaines régions d’Afrique, l’approvisionnement en vaccins est si faible que l’Organisation mondiale de la santé a recommandé de donner la priorité à la première dose uniquement afin de vacciner partiellement le plus de personnes possible. Début mai 2021, six pays africains n’avaient toujours pas reçu de doses et huit autres pays africains avaient déjà épuisé leurs réserves.

Macron a plaidé pour que 100 milliards de dollars soient alloués au « New Deal pour l’Afrique » et souhaite que les pays les plus riches fassent don de leur aide du FMI à l’Afrique. Certains membres du sommet ont insisté pour encore plus. Par exemple, le Premier ministre italien, Mario Draghi, a souligné la nécessité d’une restructuration totale du système de la dette en Afrique. Le sommet a ouvert la voie à de nouvelles discussions pour aider à soutenir l’Afrique.

Jack Thayer
Photo : Flickr

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