Réformes du travail pour réduire la pauvreté des migrants au Qatar

Pauvreté au Qatar
Depuis l’annonce de la Fédération internationale de football association (FIFA) selon laquelle le Qatar accueillera la Coupe du monde 2022, les flux de migrants vers le pays ont explosé. Depuis 2010, le Qatar a cherché à amener des milliers de travailleurs sur ses côtes afin d'aider à la construction de stades, d'hôtels et d'autres infrastructures nécessaires pour faciliter le tournoi. Pour répondre à cette demande, des migrants de toute la région du golfe Persique, nous ainsi que d'Asie du Sud, ont afflué dans le pays. Les migrants espéraient échapper à une situation désespérée afin de trouver un emploi stable et un revenu stable. En fait, 700 000 travailleurs venaient uniquement de l'Inde. Cependant, la pauvreté des migrants au Qatar est devenue un problème majeur.

Migrants au Qatar

Selon Human Rights Watch, la main-d'œuvre migrante a atteint plus de 2 millions, soit environ 95% de la main-d'œuvre. Cependant, bien qu'il soit le deuxième pays le plus riche du monde avec un PIB par habitant de 124500 dollars en 2017, le manque de droits du travail a créé une pauvreté généralisée au Qatar, en particulier parmi les migrants.

La raison pour laquelle la pauvreté persiste parmi les travailleurs est le système de parrainage de la kafala. Les migrants doivent demander des visas aux employeurs, ce qui entraîne souvent des frais par l'intermédiaire des recruteurs. Même si les travailleurs parviennent à payer suffisamment pour avoir accès à un emploi, les employeurs exercent un large contrôle sur ce que les travailleurs peuvent faire. Les employeurs prennent souvent les passeports des travailleurs, ce qui les empêche d'échapper à des conditions brutales. De plus, certains travailleurs sont partis avec peu ou pas de salaire. Cela a conduit des centaines de milliers de personnes à vivre dans des camps de travail, où la maladie et la pauvreté sont endémiques.

Solutions

En 2017 et 2018, le gouvernement du Qatar a adopté des politiques visant à réduire la pauvreté des migrants au Qatar. En octobre 2017, le gouvernement a instauré un salaire minimum temporaire pour les travailleurs migrants dans l'espoir d'améliorer les conditions des travailleurs. Un an plus tard, en octobre 2018, Amnesty International a rapporté que le Qatar avait mis en place un fonds de soutien et d'assurance afin de protéger les travailleurs contre les pertes de salaire.

Cependant, Human Rights Watch rapporte que ces deux réformes ont été mises en œuvre de manière inégale et n'ont donc pas eu beaucoup d'effet. Les employeurs ont encore beaucoup de contrôle sur les travailleurs et une mauvaise application de la loi signifie que la structure de la kafala est toujours en place.

Le 30 août 2020, le Qatar a annoncé deux nouvelles réformes afin de remédier à ce problème. Le premier était une augmentation du salaire minimum existant. La loi entrera en vigueur en janvier 2021 et oblige également les employeurs à verser aux travailleurs une allocation pour la nourriture et le logement. La seconde est une loi permettant aux travailleurs de quitter leur emploi sans l'autorisation expresse de leurs employeurs. Cette mobilité pourrait permettre aux travailleurs d'échapper à des conditions dangereuses et de trouver un meilleur travail.

De telles réformes pourraient même sauver des vies, car même les estimations les plus basses indiquent qu'au moins 1 200 personnes sont mortes en travaillant dans les stades de la Coupe du monde en raison des conditions difficiles. Les organismes de surveillance internationaux ont applaudi ces réformes. Amnesty International fait valoir que ces petits pas laissent espérer que la pauvreté des migrants au Qatar, ainsi que l’exploitation des travailleurs, diminuera bientôt.

– Thomas Gill
Photo: Flickr

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