Stratégie de prévention du VIH/SIDA au Cambodge

CambodgeLe Cambodge, un pays d’Asie du Sud-Est comptant environ 16,8 millions d’habitants, a réalisé des progrès significatifs dans le contrôle des taux d’infection par le VIH depuis le pic de l’épidémie en 1996. En 2022, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a indiqué que les interventions de santé publique avaient permis de réduire de 91 % les taux d’infection par le VIH dans la population. Plus précisément, le nombre estimé d’infections a chuté de 15 000 à 1 400 au cours des trois dernières décennies.

Corrélation entre l'IDH et le taux d'incidence du VIH

Selon une étude sur la corrélation entre l'indice de développement humain (IDH) et le taux d'incidence du VIH, les populations ayant une moyenne socioéconomique plus élevée ont plus de chances d'éviter les épidémies de VIH. Au Cambodge, l'IDH du pays a doublé depuis les années 90, s'établissant actuellement à 0,600 (148e rang mondial), ce qui corrobore les conclusions de l'étude.

En définitive, pour satisfaire aux conditions du plan de prévention du VIH 95-95-95 de l’ONUSIDA d’ici la fin de la décennie, il faut renforcer davantage le soutien aux plus vulnérables. Ces populations clés comprennent les femmes enceintes, les professionnel(le)s du sexe, les personnes qui s’injectent et les enfants vivant avec le VIH dans les communautés défavorisées. Intégré en 2023, le Fonds national d’assistance sociale (NSAF) enveloppe les efforts visant à soutenir les personnes démunies vivant avec le VIH/SIDA au Cambodge.

Couverture des frais médicaux pour les familles vulnérables

En 2023, le gouvernement nouvellement élu de Hun Manet a lancé le NSAF pour centraliser la planification des soins de santé, en ciblant la protection des personnes les plus vulnérables économiquement dans toutes les provinces du Cambodge. De manière générale, le fonds fournit des prestations de soins de santé cruciales aux personnes âgées, aux fonctionnaires retraités et aux personnes vivant dans des communautés pauvres.

Les filets de sécurité sociale fournis par ce fonds comprennent une assurance ou des transferts en espèces pour couvrir les frais médicaux existants. Bien que les soins de santé ne soient pas garantis en tant que droit dédié, ils sont subventionnés sur la base de l'approbation d'une subvention gouvernementale dans le cadre d'un processus de demande. Ce filet de sécurité est sensible au VIH, ce qui signifie que les personnes vivant avec le VIH bénéficient d'un accès prioritaire. Les statistiques datant de 2019 montrent que bénéficiaires de l'assurance L'aide a concerné près de 350 000 femmes enceintes et enfants de moins de 2 ans. Les bénéficiaires du programme de transferts bancaires en espèces étaient environ 17 000 personnes pauvres ou handicapées.

Tia Phalla, directrice adjointe de l’Autorité nationale de lutte contre le sida au Cambodge, estime que les personnes vivant avec le VIH peuvent bénéficier davantage d’une couverture financière. Elle affirme que l’aide nutritionnelle et salariale est aussi essentielle que l’aide médicale et que les deux sont offertes efficacement avec l’aide économique.

Demande de traitement anonyme

Le nouveau gouvernement a néanmoins défini une nouvelle priorité visant à fournir plus de 450 000 familles vulnérables avec des cartes de soins de santé pour leur offrir une couverture complète des services de santé. En décembre 2023, 13 600 personnes vivant avec le VIH se sont inscrites aux régimes de couverture des soins de santé en utilisant IDPoorune application pour smartphone qui alerte les centres de traitement du VIH lorsqu'un membre de la famille vit avec le virus. En informant les professionnels de la santé de leur statut, les inscrits deviennent éligibles à une Equity Card.

Cette carte offre un moyen simple et universel de partager son statut VIH avec les centres de traitement et autres responsables. Un obstacle majeur pendant la crise du VIH a été la stigmatisation du virus par certains membres du public mal informés. L'enregistrement IDPoor répond à ce problème en offrant l'anonymat aux personnes vivant avec le VIH qui cherchent un traitement, car leur statut est révélé via la plateforme sans que leur identité ne soit révélée publiquement.

Réflexions finales

L’ONUSIDA et les organisations à but non lucratif qui luttent contre le VIH/SIDA au Cambodge soulignent qu’une stratégie efficace de soins de santé pour contrer l’augmentation des taux d’infection par le VIH doit inclure les éléments suivants :

  • Accès équitable et peu coûteux aux médicaments antirétroviraux.
  • Services anonymes pour accéder au traitement et à l'information.
  • Un filet de sécurité sociale viable pour soutenir financièrement les personnes incapables de travailler en raison d’une maladie.

Il sera essentiel de poursuivre les efforts dans ces domaines pour maintenir les progrès réalisés et garantir l'efficacité de la stratégie de protection du Cambodge contre le VIH/sida. En accordant la priorité aux populations vulnérables et en renforçant les infrastructures de soins de santé, le Cambodge peut se rapprocher des objectifs 95-95-95 de l'ONUSIDA et, à terme, éradiquer le VIH/sida au Cambodge.

Ramiro est basé à Édimbourg, en Écosse, et se concentre sur la technologie et la santé mondiale pour le projet Borgen.

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