Aide étrangère au Burkina Faso

Aide étrangère au Burkina FasoBurkina Faso Le pays est confronté à de nombreux défis, notamment un taux de pauvreté élevé, avec plus de 40 % de sa population vivant en dessous du seuil national de pauvreté. Le terrorisme, l’instabilité politique et l’incertitude économique aggravent ces difficultés. Malgré ces obstacles considérables, l’aide étrangère au Burkina Faso a joué un rôle crucial dans l’atténuation des crises immédiates et dans la contribution au développement à long terme.

Un regard historique sur l’aide étrangère au Burkina Faso

Depuis son indépendance de la France en 1960, le Burkina Faso dépend fortement de l’aide étrangère. Dans ses premières années, l’aide étrangère au Burkina Faso s’est concentrée sur le développement des infrastructures agricoles. Les principaux projets comprenaient l'amélioration de l'irrigation et du développement des marchés, qui étaient vitaux pour une économie encore largement dépendante de l'agriculture, contribuant à 80 % des revenus de la population.

Dans les années 90, les priorités de l’aide internationale se sont orientées vers la démocratisation et la réduction de la pauvreté. Les contributions d'entités telles que l'Union européenne (UE), la Banque mondiale et l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) ont soutenu les principaux objectifs de développement. Cependant, dans les années 2010, les insurrections dans la région du Sahel ont perturbé ces progrès, provoquant le déplacement de millions de personnes et aggravant la crise humanitaire.

La crise actuelle : une urgence aux multiples facettes

La situation d'insécurité au Burkina Faso, qui s'est aggravée au début des années 2010, découle du conflit armé, des déplacements et de l'instabilité économique. Depuis 2024, le Burkina Faso a connu une augmentation de la violence causée par des groupes armés comme Al-Qaïda et des organisations affiliées à l'Etat islamique. Selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), les attaques ciblées contre des civils, notamment des fidèles dans des églises et des mosquées, ont provoqué le déplacement de plus de 2 millions de personnes, dont 32 768 enfantsau cours du seul premier trimestre 2024.

Terrorisme et déplacement

Les groupes armés ont forcé des familles à fuir leurs foyers, laissant 2,7 millions de personnes dans une insécurité alimentaire extrême. Plus d’un million de personnes sont piégées dans des régions sous blocus telles que Djibo, coupées des approvisionnements et des services essentiels. La violence continue a perturbé l'agriculture et les moyens de subsistance, exacerbant encore le besoin d'aide étrangère au Burkina Faso.

Lacunes en matière de soins de santé et d’éducation

Le conflit a rendu 426 établissements de santé non opérationnels, privant plus de 4 millions de personnes de soins médicaux essentiels. Les campagnes de vaccination ont touché environ 3,4 millions d'enfants, mais des lacunes subsistent en raison d'un accès restreint.

De même, l’éducation a été gravement perturbée, avec plus de 5 336 écoles fermées et 823 340 enfants incapables d’assister aux cours. L'UNICEF a soutenu la construction d'espaces d'apprentissage temporaires, permettant à 2 500 enfants déplacés dans la région du Sahel de reprendre leurs études tout en formant les enseignants à gérer les besoins éducatifs d'urgence.

Réponse humanitaire internationale

La communauté internationale a mobilisé des ressources pour faire face à ces crises :

  • Contributions de l'USAID : L'USAID a été un partenaire essentiel dans la fourniture de l'aide étrangère au Burkina Faso. Grâce à son Bureau d'assistance humanitaire (BHA), l’organisation soutient des programmes de sécurité alimentaire, de nutrition, WASH et d’hébergement. Depuis avril 2024, le BHA de l'USAID a fourni 70 millions de dollars au Programme alimentaire mondial (PAM) pour la distribution alimentaire d'urgence dans des régions comme le Centre-Nord et le Sahel. En outre, En 2024, l'USAID a lancé l'activité de santé communautaire au Burkina Faso, un programme quinquennal doté d'un financement de 50 millions de dollars pour améliorer l'accès aux soins de santé dans les régions mal desservies.
  • Programmes de nutrition de l'UNICEF : L'UNICEF a soigné plus de 16 015 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère. Les agents de santé communautaires ont examiné 62 070 enfants, identifiant 1 431 cas graves nécessitant un traitement. En outre, 337 801 femmes enceintes et allaitantes ont reçu des conseils en matière d’alimentation, tandis que 10 370 enfants ont reçu des poudres de micronutriments pour prévenir les carences.

Une voie à suivre : renforcer la résilience

Même si l'aide étrangère au Burkina Faso est essentielle pour apporter des secours immédiats, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement a suggéré que le développement durable est essentiel à la reprise à long terme. Il s’agit notamment de diversifier l’économie de l’agriculture et de l’exploitation minière grâce à des investissements dans les énergies renouvelables et l’industrie manufacturière. Par conséquent, alors que l’aide étrangère au Burkina Faso continue d’apporter une aide cruciale, la communauté internationale doit se concentrer sur la réduction des déficits financiers et sur les défis structurels pour assurer une reprise durable.

Mmanoko est basé à Pretoria, en Afrique du Sud et se concentre sur les bonnes nouvelles et la politique pour le projet Borgen.

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