Ce que vous devez savoir sur le mariage des enfants au Kurdistan irakien

Mariage d'enfants au Kurdistan irakienMariage d'enfants La traite des êtres humains demeure un problème majeur dans la région du Kurdistan irakien. Elle se manifeste dans des régions où la pauvreté est répandue, comme en Inde, en Afrique et au Moyen-Orient. Des campagnes et des cadres législatifs ont été mis en place pour lutter contre ce problème.

Prévalence

Données de l'Irak Bureau central des statistiques Une étude a montré que 5 % des filles irakiennes étaient mariées avant l’âge de 15 ans, tandis qu’environ 22 % d’entre elles se mariaient avant l’âge de 18 ans. Les contrats de mariage d’enfants dans la région du Kurdistan sont souvent conclus de manière informelle, en dehors des tribunaux. Les mariages ne sont pas officiellement enregistrés, ce qui conduit à une sous-estimation des taux réels. Il existe des instruments juridiques internationaux et des lois locales qui fixent un âge minimum pour le mariage et exigent l’enregistrement. Cependant, l’application de ces lois est souvent faible. Cela permet aux mariages informels de se produire sans répercussions juridiques.

Facteurs clés du mariage des enfants

Plusieurs facteurs contribuent au mariage des enfants au Kurdistan irakien.

  1. Conflits et déplacements : Les conflits et les déplacements exacerbent les vulnérabilités, poussant les familles à marier leurs filles pour réduire leur fardeau économique.
  2. Normes culturelles et sociales : Les croyances traditionnelles et les pressions sociales peuvent avoir un impact sur ce phénomène. Certaines communautés peuvent considérer le mariage précoce comme un moyen d'assurer l'avenir de leur fille et de protéger l'honneur de sa famille.
  3. Inégalités de genre : Les inégalités entre les sexes et les préjugés sexistes profondément enracinés réduisent le statut des femmes et des filles dans les sociétés qui perpétuent ces pratiques.

Les risques du mariage des enfants

Les jeunes filles mariées alors qu’elles sont encore enfants sont confrontées à de nombreux risques. Elles sont vulnérables aux problèmes de santé liés au viol, aux grossesses précoces et aux accouchements prématurés. Sur le plan psychologique, elles peuvent souffrir de l’isolement social imposé par leur famille et de la violence domestique. Malgré les mesures légales, la violence et le viol restent fréquents dans les mariages d’enfants en raison de l’insuffisance des réponses officielles.

En Irak, bien que le viol soit criminalisé, les poursuites peuvent être abandonnées si la victime épouse l'agresseur. De plus, le viol conjugal n'étant pas criminalisé, les violences domestiques sont rarement signalées, les familles résolvant souvent les problèmes en privé.

Contextes juridiques

«La loi sur le statut personnel et ses amendements La loi de 1987 fixant l'âge légal du mariage à 18 ans, les juges peuvent toutefois autoriser des filles de 15 ans à se marier dans certaines circonstances, par exemple avec le consentement des parents si le mariage est considéré comme étant dans l'intérêt supérieur de la fille. Cela contribue à la prévalence du mariage d'enfants dans la région. Un projet de loi modifiant la loi sur le statut personnel irakien a récemment alarmé les défenseurs des droits des femmes et des enfants.

Les amendements proposés permettraient aux citoyens musulmans de choisir entre les lois laïques et religieuses pour les questions familiales, légalisant potentiellement le mariage des enfants dès l'âge de 9 ans. De plus, ces amendements porteraient atteinte aux protections existantes pour les femmes en matière de divorce et d'héritage. Ces changements pourraient institutionnaliser le sectarisme dans le droit de la famille et donner plus de pouvoir aux autorités religieuses, ce qui suscite de vives inquiétudes parmi les défenseurs des droits des femmes et des enfants. Le 28 juillet 2024, un groupe de militants, dont des militants de l'Organisation pour la liberté des femmes en Irak (OWFI), se sont rassemblés sur la place Tahrir à Bagdad. opposition au projet de loi.

Mesures prises

En 2016, un comité interministériel du Kurdistan a adopté un plan visant à modifier les attitudes de la société à l’égard du mariage des enfants. Ce plan prévoyait notamment le lancement d’une campagne intitulée « Assurer mon avenir ». Cette campagne mettait l’accent sur le lien direct entre l’autonomisation des jeunes garçons et des jeunes filles et la réduction du taux de mariage des enfants. Elle remettait également en question l’idée fausse selon laquelle le mariage des enfants garantit l’avenir des filles. Le plan cible les jeunes filles, les adolescentes et les parents en présentant des exemples de réussite de femmes dans divers domaines professionnels afin d’inciter les filles à poursuivre leurs études et leur carrière. En outre, des arguments religieux et sanitaires sont utilisés pour persuader les familles d’abandonner la pratique consistant à marier leurs filles à un jeune âge.

Un groupe de travail sur le mariage des enfants a été créé au Kurdistan en 2016. Ce groupe de travail est composé de représentants des groupes de travail sur la protection de l’enfance et la violence sexiste, afin de coordonner les interventions et de fournir des orientations. Il se concentre sur les stratégies de prévention, les recommandations politiques, la sensibilisation et l’amélioration de la collecte de données pour traiter efficacement le problème dans la région.

Les organisations internationales, les organisations non gouvernementales locales et les organismes gouvernementaux collaborent de plus en plus pour lutter contre le mariage des enfants. Des initiatives telles que le Programme mondial pour mettre fin au mariage des enfants, mis en œuvre par le Fonds des Nations Unies pour la population et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), s’efforcent de créer un changement durable en s’attaquant aux causes profondes du mariage des enfants et en soutenant les filles concernées.

Il s’agit notamment d’une approche globale qui permet aux filles d’accéder à l’éducation et aux compétences nécessaires à la vie quotidienne. En outre, elle incite les communautés à remettre en question les normes néfastes, renforce les systèmes et les services de soutien, plaide en faveur de politiques de protection et met l’accent sur la collecte de données. L’UNICEF a signalé que les efforts collaboratifs de diverses organisations luttant contre le mariage des enfants, notamment Girls Not Brides, ont porté leurs fruits. 25 millions de mariages d'enfants arrangés évités.

Remarque finale

Des progrès ont été réalisés pour éradiquer le mariage des enfants au Kurdistan irakien. Cependant, des efforts continus sont nécessaires pour autonomiser les filles et faire évoluer les normes sociales afin de garantir un avenir où chaque enfant puisse jouir de son droit à une enfance sûre et épanouissante.

Hannah est basée à Londres, au Royaume-Uni, et se concentre sur la politique pour le projet Borgen.

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