Épidémie de choléra en Zambie : la bataille pour la santé publique

L'épidémie de choléra en ZambieLa récente épidémie de choléra en Zambie a été à l'origine de difficultés considérables pour la population, avec des conséquences dévastatrices pour la santé publique. Depuis octobre 2023il y a eu plus de 10 887 cas de choléra, avec plus de 432 décès signalés.

Le choléra est une maladie d'origine hydrique causée par une bactérie Vibrio cholérique, qui produit une toxine dans l’intestin grêle, entraînant une perte de liquides et d’électrolytes. La bactérie se manifeste dans l’eau contaminée, ce qui affecte à son tour les pays sous-développés qui manquent de ressources pour un approvisionnement en eau adéquat et pour l’évacuation des eaux usées.

Les zones densément peuplées comme Lusaka, avec un accès limité ou inexistant à l'eau potable et à l'assainissement, sont confrontées aux pires conséquences, avec des conséquences dévastatrices. 4 443 cas cumulés de choléra depuis octobre 2023.

Initiatives gouvernementales

En réponse à l'épidémie de choléra en Zambie, le gouvernement zambien a pris des mesures décisives grâce à des initiatives robustes, notamment le Plan multisectoriel d'élimination du choléra (MCEP) 2019-2025, dans le but d’éliminer le choléra d’ici 2025. Le MCEP a fixé six objectifsnotamment, mais sans s'y limiter, une meilleure surveillance des cas, une réduction du taux de mortalité global du choléra de 90 %, un accès accéléré à l'eau potable et la conduite de campagnes de vaccination orale contre le choléra.

Selon le Programme conjoint de surveillance de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement de l'Organisation mondiale de la santé et du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), 39 % de la population zambienne n'a pas accès aux services de base en eau potable. En comparaison, 69 % n’ont pas accès aux services d’assainissement de base. Le MCEP a estimé que pour atteindre ses objectifs, la Zambie devra fournir un approvisionnement de base en eau à 660 000 personnes, un assainissement de base à 1,16 million et des services d'hygiène de base à 1,46 million de personnes chaque année. Pour ce faire, le MCEP a fixé un budget de 99 345 493 $ sur sept ans, dont 67 877 076 $ dédiés directement à l'approvisionnement en eau, à l'assainissement et à l'hygiène.

ONG et efforts d’aide internationale

Outre les initiatives gouvernementales, les organisations non gouvernementales (ONG) et les agences d'aide internationale ont joué un rôle crucial dans la lutte contre l'épidémie de choléra en Zambie. Par exemple, Oxfam et la Fondation Keepers Zambie (KZF) travaillent ensemble pour former des bénévoles à devenir des promoteurs de la santé. Les bénévoles aident les personnes atteintes du choléra à suivre une thérapie de réhydratation orale, orientent les patients vers l'hôpital et encouragent la population à adopter une bonne hygiène. En outre, Oxfam travaille avec KZF pour fournir des sels de réhydratation orale et du chlore pour traiter l'eau insalubre, ainsi que des équipements tels que du savon et des seaux propres pour empêcher la propagation du choléra.

Un autre exemple d’efforts d’aide internationale vient de WaterAid. L'organisation fait appel les gouvernements et les parties prenantes du monde entier doivent investir des fonds destinés aux ressources durables en eau, aux services d’assainissement et d’hygiène pour soutenir la Zambie dans l’immédiat et à l’avenir. De plus, WaterAid Zambie travaille avec les communautés locales zambiennes pour lutter contre les maladies d'origine hydrique telles que le choléra. Cela comprend l’éducation sur les pratiques d’hygiène de base et la promotion d’initiatives d’assainissement menées par la communauté. Il s’agit de changements durables à long terme qui s’attaquent aux causes profondes de l’épidémie de choléra afin de prévenir toute éventuelle épidémie future.

Innovations dans la prévention du choléra

Il existe actuellement trois vaccins oraux pré-qualifiés contre le choléra: Dukoral, Shanchol et Euvichol. Tous ces vaccins nécessitent deux doses pour une protection complète. Dukoral nécessite une solution tampon de 150 ml d'eau propre et protège pendant deux ans. Shanchol et Euvichol, cependant, ne nécessitent pas de solution tampon et protègent du choléra pendant trois ans.

Ces deux derniers sont actuellement disponibles pour des campagnes de vaccination de masse dans les zones touchées par une épidémie grâce au stock mondial de vaccin oral contre le choléra (OCV), soutenu par Gavi, l'Alliance du vaccin. Actuellement, un mélange de vaccins vivants, tués et conjugués est en cours de développement dans l’espoir d’une protection à long terme et d’une administration facile.

Conclusion

L'épidémie de choléra en Zambie a souligné la nécessité cruciale d'interventions globales de santé publique pour lutter efficacement contre les maladies d'origine hydrique. Même si des progrès significatifs ont été et continuent d'être réalisés grâce aux initiatives gouvernementales, aux efforts des ONG et aux efforts d'aide internationale, des défis tels que des approvisionnements limités et une demande accrue persistent. Cependant, avec un engagement, des investissements et un engagement communautaire soutenus, la Zambie peut œuvrer pour un avenir où l’impact des épidémies de choléra sera minimisé et la résilience de la santé publique renforcée.

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