Être pauvre en Égypte : la menace de l’inflation et de la dépréciation de la monnaie

Être pauvre en ÉgypteIl y a eu une diminution mesurée des niveaux d’extrême pauvreté en Égypte entre 2017 et 2020, passant de 6,2 % à 4,5 %. Ainsi, il est apparu que le problème de la pauvreté en Égypte diminuait progressivement. Néanmoins, le pays se trouve maintenant dans une crise financière, qui alimente davantage les niveaux records d’inflation et la dépréciation subséquente de sa monnaie (la livre égyptienne). L’inflation sous-jacente en Égypte a mesuré une augmentation du niveau des prix d’une année sur l’autre de 31,2 % en janvier 2023. De plus, la valeur de la livre égyptienne a capitulé face au dollar américain et a par la suite perdu environ 50 % de sa valeur.

La pauvreté en Égypte : un problème récurrent

La pauvreté resurgit en Égypte, avec environ un tiers de la population vivant dans des conditions de pauvreté et des millions d’autres en difficulté financière. L’économie du pays continue de faire face à des défis importants, notamment la hausse de l’inflation qui entrave les droits économiques et sociaux des citoyens, ainsi que leur accès à une alimentation suffisante et aux services essentiels. En août 2022, l’inflation annuelle a grimpé à 15,3 %, contre un peu plus de 6 % le même mois l’année précédente.

De plus, la livre égyptienne a récemment atteint un creux historique face au renforcement du dollar américain, avec un taux de change de 19,5 livres pour 1 dollar. Par conséquent, cette dépréciation a creusé les déficits commerciaux et budgétaires, car la diminution des réserves de change a entraîné une baisse de près de 10 % des achats de céréales et de carburant en mars 2022. Pour les Égyptiens pauvres, ces défis économiques rendent la vie beaucoup plus difficile, alors qu’ils luttent pour subvenir à leurs besoins de base, notamment alimentaires. De plus, la dévaluation de la livre égyptienne sur le marché des devises pose des difficultés accrues pour le pays dans l’importation de marchandises.

Réponses

Le Fonds monétaire international (FMI) a fourni une partie de l’aide financière dont l’Égypte avait tant besoin. Un accord récent pour un programme de prêt de 46 mois évalué à 3 milliards de dollars avec le gouvernement égyptien vise à atténuer au moins certains des problèmes monétaires du pays, y compris ses dettes impayées. La théorie sous-jacente est que si l’Égypte écarte les craintes de défaut de paiement de sa dette nationale, la ruée sur sa monnaie prendra fin, conservant une plus grande confiance dans l’économie égyptienne pour rester solvable. Si cela peut être réalisé, les importations deviendront moins chères et les capitaux pourront à nouveau affluer dans le pays, ce qui aggravera les pénuries d’approvisionnement. En termes simples, cet effort vise à augmenter la valeur de la livre égyptienne par rapport aux devises fortes telles que le dollar américain et l’euro, permettant ainsi aux particuliers et aux entreprises locales d’acheter plus facilement des biens et des capitaux étrangers qui ne peuvent pas être obtenus en Égypte.

D’autres nations et organisations ont participé avec un accent particulier sur les questions agricoles et alimentaires en Égypte. Le Japon a récemment promis une aide de 3,8 millions de dollars par l’intermédiaire de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) axée sur le développement agricole en Égypte. En outre, la Banque mondiale a approuvé un projet de 500 millions de dollars en Égypte visant à garantir que toutes les familles vulnérables du pays puissent se nourrir. Cela a permis de renforcer la résilience de l’Égypte face aux crises alimentaires et de soutenir les réformes des politiques de sécurité alimentaire. En outre, le projet s’est chargé de surveiller et d’améliorer les résultats nutritionnels dans le pays.

Regarder vers l’avant

Malgré les défis auxquels l’Égypte est confrontée avec sa crise financière et l’augmentation des taux de pauvreté, le soutien international est étendu pour résoudre ces problèmes. Le programme de prêts du FMI vise à atténuer les difficultés monétaires et à rétablir la confiance dans l’économie égyptienne. En outre, les contributions du Japon et de la Banque mondiale ciblent spécifiquement le développement agricole et la sécurité alimentaire, laissant espérer une amélioration de la résilience et de l’accès aux ressources essentielles pour les populations vulnérables en Égypte. Ces efforts de collaboration ont le potentiel d’atténuer l’impact de la pauvreté et de contribuer à un avenir meilleur pour le pays.

– Christophe Maddocks
Photo : Flickr

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