Au Togo, un pays où la pauvreté est profondément liée à la stigmatisation sociale, le sort des personnes handicapées fait l’objet d’une attention croissante, en particulier pendant les temps difficiles de la pandémie de COVID-19. La propagation du virus a exacerbé les inégalités existantes, frappant plus durement les groupes les plus vulnérables, notamment les personnes handicapées, qui sont confrontées à des risques accrus en raison de l'exclusion systémique des soins de santé, de l'éducation et des opportunités économiques. Durant cette crise sanitaire mondiale, l’un des groupes démographiques les plus touchés a été jeunes handicapés.
Déjà désavantagés parce qu’ils n’ont souvent pas accès à l’éducation ou à la formation professionnelle, ces jeunes se sont retrouvés encore plus marginalisés sur le marché du travail. En réponse, l’Agence des Nations Unies pour le développement international (USAID) a joué un rôle clé, alignant ses efforts sur ceux de la Fédération togolaise des associations de personnes handicapées (FETAPH) pour résoudre ces problèmes. Ce partenariat se concentre sur l’augmentation de l’accessibilité à la formation professionnelle et sur l’ajustement des programmes pour inclure les handicaps sensoriels.
Les initiatives de la FETAPH
Les initiatives de la FETAPH comprennent l'organisation d'ateliers de sensibilisation pour favoriser l'ouverture des employeurs à l'embauche de personnes handicapées et la collaboration avec les entreprises pour fournir l'équipement et les stages de formation nécessaires. Ces efforts pour lutter contre le handicap et la pauvreté au Togo sont cruciaux dans un paysage sociétal où la stigmatisation et la discrimination sont endémiques, affectant considérablement les moyens de subsistance des personnes handicapées.
Par ailleurs, la pression en faveur d’un fonds national pour soutenir la formation et l’insertion professionnelle des personnes handicapées prend de l’ampleur. Ce fonds permettrait non seulement de combler les lacunes immédiates en matière d'employabilité, mais offrirait également des structures de soutien à long terme pour le développement durable. Le plaidoyer en faveur d'un tel fonds a été renforcé par les éloges du Comité des droits des personnes handicapéesqui a pris note des révisions en cours de la loi togolaise visant à renforcer la protection sociale des personnes handicapées.
Le comité a également souligné de graves préoccupations, telles que les traitements inhumains entraînant la mort d'enfants handicapés et les pratiques culturelles persistantes qui sous-tendent de tels abus. Des questions ont été soulevées sur les mesures de protection contre l'abandon et les pratiques traditionnelles néfastes telles que les mariages forcés et l'infanticide.
En réponse, les responsables togolais ont souligné des avancées législatives telles que l'interdiction de la discrimination à l'égard des personnes handicapées dans le Code de l'enfant et des sanctions sévères pour ceux qui abandonnent des enfants en raison d'un handicap. Malgré ces cadres juridiques, la mise en œuvre reste incohérente et de nombreuses personnes handicapées continuent de se heurter à d'importants obstacles à l'intégration et à l'acceptation au sein de leurs communautés.
Le rôle du plaidoyer international et local dans l’élaboration des politiques et de l’opinion publique concernant le handicap et la pauvreté au Togo ne peut être sous-estimé. Le dialogue en cours entre les autorités togolaises et les organismes internationaux souligne la nécessité urgente de transformer les attitudes sociétales et les pratiques institutionnelles. Ce dialogue est crucial pour garantir que les droits des personnes handicapées ne soient pas seulement reconnus sur papier, mais sérieusement protégés et facilités.
À propos des enfants handicapés au Togo
De plus, au Togo, les enfants handicapés représentent l’un des segments les plus vulnérables de la population. Cette vulnérabilité est non seulement marquée par la pauvreté, mais également aggravée par un isolement social et une discrimination importants. Conscient de la nécessité urgente de remédier à ces disparités, le Partenariat des Nations Unies pour la promotion des droits des personnes handicapées (UNPRPD) a lancé en 2012 un projet visant spécifiquement à améliorer la vie des personnes handicapées. Enfants togolais handicapés.
Premièrement, il visait à harmoniser les lois nationales du Togo avec la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CRPD) afin de garantir que les cadres juridiques soient non seulement conformes mais également favorables aux droits des enfants handicapés. Deuxièmement, le projet s'est concentré sur l'élargissement des opportunités éducatives pour les enfants handicapés, en particulier dans les régions de Kara et des Savanes. En favorisant un environnement dans lequel les enfants handicapés disposent des outils nécessaires pour s'épanouir, tels que l'accès à une éducation et à des soins de santé adaptés, le programme visait à briser le cycle de l'exclusion et de la pauvreté.
Cependant, même si ces initiatives sont louables, elles ne sont que le début de ce qui doit être un effort soutenu et multiforme pour intégrer pleinement les personnes handicapées dans la société togolaise. Un suivi continu, un financement adéquat et un plaidoyer persistant sont essentiels pour garantir que les cadres juridiques et institutionnels non seulement existent mais sont activement appliqués. Ils doivent contribuer efficacement à la vie quotidienne de ceux qu’ils visent à protéger, qui souffrent des effets cumulés du handicap et de la pauvreté au Togo.
Conclusion
Même si les efforts déployés pour lutter contre le handicap et la pauvreté au Togo ont été louables, notamment en ce qui concerne les efforts visant à aligner ses politiques sur les conventions internationales relatives aux droits des personnes handicapées, des défis importants demeurent. La double crise de la COVID-19 et de l’exclusion systémique a mis en évidence le besoin urgent de stratégies globales qui répondent à la fois aux vulnérabilités immédiates et à l’intégration sociale à long terme. À l’avenir, le succès de ces efforts dépendra de la collaboration soutenue entre le gouvernement, la société civile et les partenaires internationaux pour créer une société inclusive où les personnes handicapées peuvent vivre dans la dignité et avec l’égalité des chances.
Avery est basé à Princeton, dans le New Jersey, aux États-Unis et se concentre sur la santé mondiale pour le projet Borgen.
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