La pauvreté infantile en France – Le projet Borgen

La France est souvent considérée comme une puissance économique européenne, riche et influente sur le plan politique. Pourtant, sur les 14,47 millions d’enfants vivant en France, 22,8 % étaient menacés de pauvreté et d’exclusion sociale en 2021. Cela représente environ 3,3 millions d’enfants au total. Ces enfants ont constamment du mal à accéder à l’éducation, aux soins de santé, à la nourriture, au logement et aux services de garde. En effet, en 2022, près de 5 700 enfants vivaient dans des bidonvilles en France métropolitaine. Par ailleurs, environ 30 000 étaient hébergés dans des hôtels, des environnements jugés inadaptés à la vie de famille, et 1 600 n’avaient aucune solution d’hébergement.

Garantie pour l'enfance du Conseil européen

La pauvreté et l’exclusion menacent environ 19 millions d’enfants dans l’Union européenne. Face à ce constat, la Commission européenne a adopté une recommandation du Conseil européen et créé la loi sur la garantie pour l’enfance. Cette loi vise à prévenir et à combattre l’exclusion sociale en garantissant aux enfants vulnérables un accès effectif à une série de services de base, tels que l’éducation gratuite, les soins de santé gratuits, une alimentation saine et un logement adéquat. En adoptant la Garantie Enfance le 12 juinEn 2021, la France s'est engagée à faire respecter la protection des droits des enfants à la santé, à l'éducation, à la sécurité et au confort au niveau national. En conséquence, la France s'est également engagée à renforcer les systèmes de surveillance existants et à en développer de nouveaux pour mieux protéger ces droits.

Plan d'action national de la Garantie pour l'enfance

Le Plan d'action national pour la garantie pour l'enfance proposé par la France au Conseil européen est ambitieux, et bon nombre de ses mesures visant à lutter contre la pauvreté infantile ont été largement approuvées. Le plan s'articule autour de cinq axes principaux, à savoir :

  1. La création d'un observatoire national de la « non-scolarisation » oblige désormais les parents à obtenir une autorisation préalable pour scolariser leurs enfants à domicile. Les autorités n'accepteront que des motifs limités pour accorder cette autorisation.
  2. Pour réduire la pauvreté infantile, le plan améliore l’accès à l’emploi et développe le système de soutien à la garde d’enfants du pays, en mettant l’accent sur l’accessibilité à l’assistance maternelle pendant les 1 000 premiers jours de l’enfant.
  3. Pour renforcer l’accès à l’éducation et à la scolarité des enfants vulnérables, le plan prévoit l’application de règles plus strictes dans les systèmes de placement familial.
  4. Le plan donne la priorité à la santé mentale des enfants et améliore leur accès aux soins de santé en général.
  5. Le plan élargit la disponibilité des services de garde à tous les enfants jusqu’à l’âge de 21 ans.

Incertitudes persistantes

Des incertitudes subsistent quant aux conditions de financement et de mise en œuvre des politiques destinées à lutter contre la pauvreté infantile en France. Les principales préoccupations portent sur la manière dont le Plan d’action national de la Garantie pour l’enfance sera mis en œuvre, suivi et évalué. Cela est dû à un accord entre le Conseil de l’Union européenne et le Parlement européen qui impose aux États membres d’allouer 5 % de leurs ressources du Fonds social européen plus à la lutte contre la pauvreté infantile, mais uniquement si leur taux national de pauvreté infantile dépasse la moyenne européenne de 23,4 %.

Les pays comme la France ne sont pas tenus d’investir un pourcentage spécifique de leur budget dans ces efforts. Ils doivent simplement allouer un montant « approprié ». Cette flexibilité dans les exigences est préoccupante, car elle pourrait entraîner un soutien inadéquat aux enfants vulnérables en France qui risquent de sombrer dans la pauvreté ou qui en souffrent actuellement, ce qui pourrait détourner des fonds vers d’autres investissements.

Regard vers l'avenir

La France est confrontée à des défis considérables dans la lutte contre la pauvreté infantile. Le Plan d’action national de garantie pour l’enfance, aligné sur la loi sur la garantie pour l’enfance du Conseil européen, vise à fournir aux enfants vulnérables un accès à des services essentiels comme l’éducation, les soins de santé et le logement. Toutefois, des incertitudes subsistent quant à l’allocation des ressources et à l’efficacité de ces mesures, ce qui soulève des inquiétudes quant à la capacité du plan à apporter un soutien suffisant aux personnes qui en ont le plus besoin.

Kristina est basée en Écosse et se concentre sur la santé mondiale et la politique pour le projet Borgen.

*