La traite des êtres humains au Monténégro – Le projet Borgen

Traite des êtres humains au Monténégro
Le Monténégro est un pays situé dans la péninsule balkanique. Le Monténégro entretient des liens et des relations étroits avec la Serbie. Avec la corruption et le crime organisé, la traite des êtres humains est une entreprise très courante dans tout le pays. En raison de la fréquence de la traite des êtres humains au Monténégro, le Département d’État américain classe la nation comme un pays de niveau 2.

Traite des êtres humains au Monténégro

En raison de la prévalence de la traite des êtres humains au Monténégro, toute personne vivant là-bas et dans les pays des Balkans environnants est extrêmement susceptible de devenir une victime. Les trafiquants font passer clandestinement des personnes de tous sexes et de tous âges au Monténégro depuis les pays des Balkans voisins. Les victimes de la traite deviennent souvent des mendiants de rue et des travailleurs forcés.

En 2020, le Département d’État américain a identifié 48 victimes de la traite des êtres humains au Monténégro. Il s’agit d’une légère augmentation par rapport aux 39 victimes officielles en 2019. Sur ces 48 victimes, au moins 46 personnes se sont retrouvées dans le travail forcé. Sur ces 46, sept sont devenus des mendiants. Pendant ce temps, 17 des 48 victimes étaient des femmes, 31 étaient des hommes et au moins sept étaient des enfants.

Selon l’ambassade des États-Unis au Monténégro, les femmes et les filles du Monténégro sont plus susceptibles d’être victimes de trafic sexuel. Au Monténégro, les adolescents roms ont souvent travaillé comme prostitués et au moins quelques-uns d’entre eux ont été victimes de trafic sexuel. Les garçons et les hommes, en revanche, sont plus susceptibles de devenir des travailleurs forcés. Étant donné que l’industrie de la construction se développe rapidement au Monténégro, les trafiquants déplacent davantage de garçons et d’hommes de pays étrangers pour travailler dans l’industrie en plein essor du Monténégro.

Aida Petrovic, fondatrice et directrice exécutive du Lobby des femmes du Monténégro – une agence non gouvernementale qui aide à soutenir les victimes de la traite au Monténégro – a découvert que les trafiquants forçaient des filles d’à peine 13 ans à se prostituer de force. Il ne s’agissait cependant pas de découvertes isolées, car Petrovic a également constaté que la majorité des victimes de la prostitution forcée étaient mineures.

Aborder le problème

Depuis que le Département d’État américain a classé le Monténégro comme pays de niveau 2, de nombreuses mesures préventives ont été mises en place pour lutter contre la traite des êtres humains au Monténégro. En 2011, le gouvernement a mis en place une ligne d’assistance téléphonique pour soutenir les victimes de la traite des êtres humains. En 2020, la hotline d’assistance a reçu au moins 1 657 appels téléphoniques. Environ cinq victimes potentielles de la traite des êtres humains ont également appelé la hotline. Par ailleurs, le ministère des Finances et de la Prévoyance sociale a ouvert un nouveau refuge pour les victimes de la traite en 2020. Pour ce nouveau refuge, le ministère des Finances et de la Prévoyance sociale a alloué 82 860 $, dont 49 080 $ en frais de fonctionnement et jusqu’à 310 $ par mois pour chaque victime vivant à le refuge.

En 2019, Maria Grazia Giammarinaro, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la traite des personnes, a introduit de nouvelles stratégies opérationnelles en collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations pour aider à identifier les victimes de la traite. Elle a également contribué à l’élaboration de « directives sur la mise en œuvre de la non-sanction des victimes » en collaboration avec l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Enfin, un fonds dédié à l’indemnisation des victimes a également été mis en place.

La route à suivre

Il est impératif que les victimes de la traite des êtres humains reçoivent un soutien psychologique, financier et médical pour le traumatisme qu’elles ont enduré. Le gouvernement du Monténégro progresse dans l’aide aux victimes et la prévention de la traite à l’avenir, mais il lui reste encore un long chemin à parcourir dans sa lutte contre la traite des êtres humains.

– Yonina Anglin
Photo : Flickr

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