Fondée en 1961, le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (KFAED) vise, au nom du gouvernement koweïtien, à soutenir la croissance de tous les pays en développement. Contrairement à son nom, le fonds koweïtien opère à la fois au Moyen-Orient et au-delà, ce qui en fait la première institution de sa région participer activement aux initiatives de développement international.
Le KFAED apporte généralement son aide en accordant des prêts concessionnels pour financer des projets de développement dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie et des transports, entre autres industries vitales qui favorisent le progrès social et économique dans les États bénéficiaires. Au cours des annéesle Fonds a considérablement accru sa portée et son influence pour devenir un acteur de premier plan de l’aide humanitaire internationale, œuvrant à l’amélioration des conditions de vie des plus vulnérables dans le monde.
Une histoire de l’assistance économique koweïtienne
Tout au long des années 1950, sous le régime colonial, le Koweït a commencé à négocier pour obtenir davantage de contrôle sur sa production pétrolière et ses richesses et à consacrer des sommes importantes à l’aide des sept cheikhs qui constituent aujourd’hui les Émirats arabes unis (EAU). Après son indépendance, le Koweït n’a pas tardé à créer le KFAED avec pour mission de canaliser la richesse de l’État vers l’aide à davantage de ses États arabes voisins.
Le Fonds s’est rapidement développé et a commencé à investir dans des projets qui allaient devenir particulièrement important au Moyen-Orient. Par exemple, le huitième prêt du KFAED était destiné au développement du canal de Suez en Égypte. En 1974, le fonds avait élargi sa couverture géographique et s’était impliqué dans des projets sur plusieurs continents, atteignant finalement des pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Europe de l’Est.
Alors que le fonds avait démarré sous la forme d’une initiative de 50 millions de dinars koweïtiens (KD), en l’espace d’une décennie, il est devenu d’une valeur d’un milliard de KD et constituait à l’époque le plus grand programme d’aide étrangère au monde. Le fonds s’est également montré résilient puisque lors de l’invasion du Koweït en 1990, le KFAED a transféré son siège à Londres où il est resté opérationnel, et a pu revenir l’année suivante pour reprendre ses opérations depuis le Koweït.
Aide humanitaire internationale
Le fonds a également réagi rapidement avec l’aide humanitaire lors de catastrophes naturelles et de guerres. Les chiffres depuis 2015 placent la contribution du Koweït à l’aide étrangère à plus du double de l’objectif d’engagement de 0,7 % de l’aide publique au développement des Nations Unies. Le fonds a également promis 500 millions de dollars d’aide humanitaire au Yémen et à la Syrie chacun, ce qui en fait le troisième donateur en importance à la Syrie depuis le début de la guerre. Le KFAED a également fourni 200 millions de dollars d’aide à l’Irak, ainsi qu’un accord de report de 4,6 milliards de dollars d’indemnisations de la guerre du Golfe que l’Irak lui devait.
Le fonds a pris l’initiative de participer à des projets de cofinancement avec d’autres partenaires nationaux, régionaux et internationaux. Le KFAED a rejoint le Groupe arabe de coordination, et en 2016, il a participé au dialogue Arabe-CAD sur le développement organisé au Fonds OPEP pour le développement international.. En outre, la portée du KFAED s’est élargie pour inclure l’offre de subventions pour soutenir les initiatives de développement, ses bénéficiaires englobant à la fois les gouvernements et d’autres organisations.
Partenariat avec le PNUD
En 2021, le KFAED a rejoint le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) pour soutenir les individus et les communautés touchés par les crises dans le monde entier. À la suite de la pandémie de COVID-19, le Fonds koweïtien a signé un accord de partenariat avec le PNUD pour soutenir et renforcer la résilience dans les zones touchées tout en les aidant à atteindre les objectifs de développement des Nations Unies face aux nouveaux défis mondiaux. Le partenariat visait à faire progresser ce qu’ils ont appelé le lien humanitaire-développement-paix, qui vise principalement le redressement et la stabilisation après la crise, mais s’attaque également à la pauvreté, aux inégalités et au changement climatique.
Dans le cadre de cet accord, le KFAED a financé les opérations du PNUD dans 170 pays trouver des solutions à long terme et mettre en œuvre des plans et des réponses durables. Dans les projets conjoints en Iraq, en Jordanie et au Yémen, le fonds a apporté une contribution totale de 16,5 millions de dollars. Les projets visant spécifiquement améliorer les conditions de vie des personnes déplacées, des réfugiés et des demandeurs d’asile en leur donnant accès aux services de santé essentiels, à un abri, en améliorant les services d’eau et en installant de l’énergie solaire. L’initiative conjointe comprenait notamment la construction et la mise en service de la station d’épuration des eaux usées de Khan Younis, améliorant considérablement la santé publique et l’accès à l’eau pour plus de 217 000 personnes dans la bande de Gaza.
En 2023, le Fonds koweïtien avait accordé plus de 1 000 prêts dans 105 pays.
En fin de compte, grâce aux initiatives de grande envergure du KFAED, le Koweït s’est imposé comme un facilitateur et un partisan clé des initiatives visant à renforcer la résilience et à soutenir les personnes vulnérables face aux crises les plus urgentes du monde. L’accord entre le fonds koweïtien et le PNUD sert ensuite à démontrer davantage l’importance mondiale croissante du Koweït à l’intersection de l’aide humanitaire internationale et du développement.
– Nadia Asaad
Photo : Flickr
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