Le système médical du Liban fait face à une immense pression car un conflit continu avec Israël a entraîné des dommages généralisés aux établissements de santé et au personnel. Des frappes aériennes israéliennes à travers le pays – en particulier dans le sud du Liban et de Beyrouth – ont eu un impact sur le secteur des soins de santé, qui continue de lutter pour se reconstruire. Les rapports indiquent que 63% des transports de santé et 26% des établissements médicaux ont été affectés. Auparavant considéré comme l'un des systèmes de soins de santé les plus forts du monde arabe, l'infrastructure médicale du Liban est désormais confrontée à de graves limitations à fournir des soins adéquats.
Impact sur Infrastructure médicale et personnel
Le conflit a entraîné des grèves répétées sur les hôpitaux et les centres médicaux du Liban. Entre octobre 2023 et novembre 2024, 226 agents de santé et patients ont perdu la vie, tandis que 199 ont subi des blessures. Bien que le droit international humanitaire protège les établissements médicaux lors des conflits armés, les agents de santé du Liban ont subi d'importantes victimes et perturbations. L'hôpital universitaire Rafik Hariri de Beyrouth, le plus grand établissement médical de la ville, a subi de lourds dommages causés par une frappe aérienne. Les rapports indiquent que 13 personnes ont été tuées et plus de 60 autres blessées, diminuant davantage la capacité du Liban à fournir des soins médicaux critiques.
Système de soins de santé sous tension économique
Une économie affaiblie avait déjà placé le système de soins de santé du Liban sous une pression importante avant que la guerre ne se détériore. En mai 2024, 44% de la population vivait dans la pauvreté, avec des taux atteignant 70% à Akkar, l'une des régions les plus pauvres du pays. Une crise de liquidité prolongée a dévalué la livre libanaise, ce qui rend de plus en plus difficile pour les hôpitaux d'acheter des médicaments essentiels, de conserver le personnel médical ou de maintenir l'équipement. De nombreux hôpitaux publics ont du mal à fonctionner en raison d'un manque de ressources financières.
Organisations d'aide internationale
Plusieurs organisations internationales continuent de fournir des programmes d'aide médicale, de transport et de prévention des maladies, travaillant à préserver l'accès aux soins de santé à travers le pays.
- Organisation internationale pour les migrations (OIM). Depuis 2006, l'OIM s'est concentrée sur le soutien médical et psychologique aux communautés de réfugiés palestiniens et irakiens au Liban. Pendant le conflit, l'OIM a facilité le transport médical de plus de 4 000 personnes, a aidé à reconstruire des établissements de santé et a lancé des programmes de télésanté pour assurer l'accès continu aux patients aux soins. Une campagne de prévention du choléra a été mise en œuvre en réponse aux préoccupations concernant les épidémies potentielles en raison de la détérioration de l'infrastructure d'assainissement.
- Corps médical international. Opérant au Liban depuis 2006, l'International Medical Corps soutient un réseau de 50 cliniques de soins de santé et dispensaires. L'organisation propose des programmes de prévention des maladies, des consultations des patients et un traitement médical pour les populations déplacées et vulnérables. Des initiatives de sensibilisation à la santé ont également été mises en œuvre pour éduquer les résidents à prévenir la propagation des maladies infectieuses.
- Médecins sans frontières (Médecins sans frontières – MSF). Le bilan psychologique de la guerre reste une préoccupation croissante au Liban. Les médecins sans frontières exploitent actuellement deux lignes d'assistance en santé mentale, fournissant un soutien psychologique aux personnes touchées par le conflit en cours. Les rapports suggèrent que les deux tiers des citoyens libanais souffrent de troubles de la santé mentale en raison d'un traumatisme lié à la guerre. La demande de services de soins psychiatriques et de counseling continue d'augmenter, imposant une pression supplémentaire sur un système de soins de santé déjà fragile.
- Ksrelief. Le King Salman Humanitarian Aid and Relief Center (Ksrelief) a joué un rôle crucial dans la fourniture de services de santé aux réfugiés syriens au Liban. Au Akkar-Bebnine Health Care Center, 2 689 patients ont reçu un traitement médical en décembre 2024 seulement. Les contributions de Ksrelief ont été essentielles pour répondre aux besoins médicaux des communautés déplacées qui ont autrement un accès limité aux services de santé.
Perspectives futures
Au début de 2023, le ministère du Liban de la Santé publique a introduit Vision 2030, une stratégie à long terme visant à revitaliser le système médical du Liban. Cependant, le conflit en cours a gravement entravé sa mise en œuvre, ce qui rend les efforts immédiats de récupération des soins de santé plus urgents. Les organisations internationales et les groupes humanitaires continuent de fournir un soutien critique, mais le secteur des soins de santé du Liban reste sous une immense pression. Reconstruire l'infrastructure médicale, obtenir un financement et résoudre les conséquences psychologiques et physiques à long terme de la guerre restent des défis importants. Une aide internationale continue, une intervention gouvernementale et des efforts de reprise économique pourraient jouer un rôle crucial dans la détermination de l'avenir du système médical du Liban.
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