Lutte contre l’apatridie – Le projet Borgen

Lutte contre l'apatridie
L’apatridie survient lorsqu’une personne ne jouit d’aucune nationalité. Par conséquent, ne pas avoir la citoyenneté signifie qu’une personne n’a pas
tous les liens aux obligations légales et les droits de n’importe quel pays. Dans un monde où les nations sont toujours les acteurs dominants, la nationalité est l’un des aspects fondamentaux de la formation de son identité. Actuellement, plus de 10 millions de personnes dans le monde sont apatrides. Il est important de voir comment l’apatridie aggrave d’autres problèmes, tels que l’incertitude économique, et comment la communauté internationale agit pour améliorer cette situation.

Pourquoi l’apatridie est-elle un problème ?

Les ressortissants d’un pays bénéficient de certains droits. Participer à des tâches politiques et sociales, telles que le droit à la sécurité sociale, la liberté de mouvement et de vote, sont des droits que les citoyens tiennent pour acquis. Cependant, dans certains pays, il y a des résidents qui sont apatrides et ils ont donc pas d’accès à ces droits fondamentaux. Si un État refuse la protection d’un apatride, il lui enlève ses droits humains fondamentaux. En conséquence, ils ont un accès limité au développement et ont des difficultés à progresser dans la vie avec succès. Cette situation conduit à de nombreuses reprises à instabilité économique perpétuelle. Les apatrides n’ont pas le droit légal de travailler dans leur pays de résidence, ce qui rend très difficile pour eux d’avoir des opportunités d’emploi fiables. Les résidents, que l’économie formelle ignore largement, sont des victimes vulnérables d’exploitation telles que le travail forcé et la prostitution.

De plus, l’apatridie est souvent le résultat de lois discriminatoires à l’égard des femmes. Plus de 20 pays dans le monde ont encore des lois discriminatoires à l’égard des femmes qui rendent les femmes et les enfants plus vulnérables à l’apatridie. Une législation inégale comme celle du Qatar ne permet pas aux mères de transmettre leur nationalité à leurs enfants, même s’il n’y a pas de père reconnu et cela rendra l’enfant apatride. Un autre exemple est la Jordanie, où les femmes mariées à des non-ressortissants ne peuvent pas transmettre leur nationalité jordanienne à leurs enfants. Lutter contre l’apatridie et éviter le risque dans les pays législation discriminatoire fondée sur le sexe, réduit la prévalence d’autres problèmes, tels que la perpétuation des sociétés patriarcales et la violence domestique. Il contribue également à réduire le risque de mariage précoce pour les filles qui n’ont d’autre possibilité que d’acquérir la nationalité de leur conjoint.

Le droit international est une clé du changement

Le principal problème pour les personnes qui luttent contre l’apatridie est qu’elles ne peuvent pas compter sur la protection d’une nation spécifique, de sorte que la communauté internationale devient un allié important pour surveiller l’apatridie et aider les personnes à relever les défis les plus difficiles. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), une agence dont les États-Unis sont le plus grand donateur, se consacre également à aider à réduire l’apatridie dans le monde. Le HCR a rédigé les Conventions de 1954 et 1961, par lesquelles les apatrides ont été reconnus et une directive axée sur la réduction de l’apatridie.

Basé sur Article 15 de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), la convention de 1961 a pour objectif fondamental d’éviter l’apatridie résultant de la privation de nationalité, car toute personne a droit à une nationalité. Alors que la perte de la nationalité est une possibilité et que la législation nationale l’envisage, ce que la Convention de 1961 tente d’éliminer, c’est la privation de nationalité fondée sur des lois discriminatoires. Par conséquent, sur la base Article 9 du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, la Convention établit que les hommes et les femmes doivent avoir le même droit d’acquérir et de transmettre leur nationalité.

Qu’est-ce que l’amélioration ?

En 2014, le HCR a lancé le Campagne #IBelong, un plan d’action axé sur la lutte contre l’apatridie et son élimination optimale d’ici 10 ans. Les actions les plus importantes réalisées sont les suivantes :

  • Résoudre les principaux cas d’apatridie
  • Veiller à ce que chaque enfant ait une nationalité
  • Lutte contre les discriminations sexuelles
  • Augmenter le nombre de membres au Congrès de 1961

Les dernières données révélées par le HCR en 2021 montrent que 96 États sont parties à la Convention de 1954 et 77 sont parties à la Convention de 1961. Cela suggère que de plus en plus de pays dans le monde sont engagés dans le processus de lutte contre l’apatridie. De plus, depuis la campagne #IBelong :

  • Le Kirghizistan a ramené à zéro le nombre de cas d’apatridie.
  • Onze pays ont procédé à des réductions importantes.
  • Dix-sept pays ont déployé des efforts pour identifier et aider les apatrides sur leur territoire.
  • Douze pays ont facilité le processus de naturalisation.
  • Quatorze pays se sont engagés à donner à chaque enfant le droit à une nationalité.
  • Deux pays ont amélioré leurs lois discriminatoires à l’égard des femmes en faveur du droit des mères de transmettre leur nationalité à leurs enfants.

Regarder vers l’avant

L’action récente concernant l’apatridie prouve que la communauté internationale fait un effort significatif pour améliorer la situation. La mesure dans laquelle le droit international peut faire une différence est limitée aux États membres. Les États sont indépendants pour décider si les conventions relatives à l’apatridie deviennent contraignantes dans leur législation. Ainsi, même s’il est difficile pour le droit international de faire la différence, l’engagement croissant à résoudre l’apatridie est principalement ce qui permet au droit international de jouer un rôle crucial dans la lutte contre l’apatridie à l’échelle mondiale.

– Carla Tomas Laserna
Photo : Flickr

*