En Libye, l’épidémie de VIH/sida se caractérise par une prévalence faible mais concentrée parmi les consommateurs de drogues. En outre, la stigmatisation politique, économique et sociétale a exacerbé les difficultés du système de soins de santé pour les personnes atteintes. Cependant, les programmes récents financés par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont permis des progrès, contribuant à une baisse de la prévalence du VIH/sida. taux d'infection à 0,07 contre 0,13 entre 2010 et 2019. Malgré ces progrès, des défis importants subsistent.
Contexte historique et défis
La Libye a vu l'apparition de la maladie pour la première fois en 1986, lorsqu'une contamination au facteur VIII a touché 24 patients hémophiles. En 1998, une épidémie tragique a touché 400 enfants à l'hôpital de Benghazi. Avant la révolution du printemps 2011, l'ONUSIDA rapportait que les partenaires internationaux de développement avaient du mal à travailler systématiquement en Libye. La société ne discute pas ouvertement du sida et ne le considère pas non plus comme une priorité en matière de santé. De nouvelles données ont confirmé que la situation en Libye était pire que ce que les autorités avaient rapporté précédemment.
Malgré l’épidémie faible et concentrée parmi les toxicomanes en Libye, les défis sociétaux persistent. Les États-Unis (US) Rapport pays 2018 ne cite aucune information disponible sur la violence sociétale envers les personnes vivant avec le VIH/SIDA. Cependant, il mentionne des informations selon lesquelles le gouvernement libyen refuserait aux personnes atteintes du VIH/SIDA la permission de se marier.
L’organisation a également signalé des cas de ségrégation des détenus suspectés d’être porteurs de la maladie du reste de la population dans des espaces surpeuplés. Dans ces cas, ces personnes étaient souvent les dernières à recevoir des soins médicaux. En Libye, il n’existe pas de loi spécifique interdisant la discrimination fondée sur l’âge, le sexe, l’orientation sexuelle ou la séropositivité.
Interventions et programmes
Diverses interventions et programmes ont été mis en œuvre pour lutter contre le VIH/SIDA en Libye. En 2012, l’ONUSIDA a recommandé des mesures de traitement de substitution et de réduction des risques telles que le conseil et le dépistage volontaires et confidentiels, ainsi que la prévention de la transmission sexuelle du VIH parmi les consommateurs de drogues. Cette approche, qui a été mise en œuvre, était centrée sur le respect des droits des usagers de drogues et a contribué à réduire la stigmatisation du VIH/SIDA.
Par ailleurs, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a relancé la deuxième phase du projet VIH en Libye, en se concentrant sur la Programme de prévention du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables en milieu carcéral. Le gouvernement libyen de l’époque a financé le projet. Cependant, il a été suspendu en 2011 en raison de problèmes de sécurité et a repris l'année suivante. De plus, en 2019, les autorités ont mis en œuvre un programme de prévention de la transmission mère-enfant (PTME). Toutefois, les conflits internes persistants et la pandémie de COVID-19 ont entravé son efficacité.
La collaboration avec les experts de l’ONUDC a également conduit à une étude d’évaluation sur la réadaptation en tant que composante de la réduction des risques. Les formateurs ont formé un groupe d’assistants médicaux dans les communautés avec plusieurs comités tels que Y-Peer et le Croissant-Rouge libyen. Ces efforts visaient à soutenir les initiatives de prévention et de traitement au niveau communautaire.
Efforts et recommandations récents
Malgré certains progrès, des défis importants subsistent dans le traitement du VIH/SIDA en Libye. En 2022, l'OMS a signalé que bien que la thérapie antirétrovirale (TAR) soit gratuite pour tous les citoyens libyens, des ruptures de stock répétées ont interrompu le traitement et entraîné une augmentation du nombre de cas de VIH/SIDA. les personnes vivant avec le VIH être admis dans des établissements de santé avec des stades avancés de la maladie.
De plus, seuls quatre des huit centres de TARV en Libye fonctionnent pleinement et il existe moins de 10 centres de dépistage du VIH dans tout le pays. La stigmatisation du VIH s'étend même aux agents de santé à travers leur association avec ceux qui ont le VIH/SIDA en raison d'idées fausses sur la maladie.
Pour améliorer la réponse au VIH/SIDA, l’OMS a plaidé en faveur d’un financement régulier du Programme national de lutte contre le sida (PNL) et d’un alignement de ses activités sur le Plan d’action régional sur le VIH, l’hépatite et les infections sexuellement transmissibles (IST).
Remarque finale
Pour lutter efficacement contre l’épidémie de VIH/sida en Libye, il est essentiel de continuer à apporter un soutien international, de renforcer les infrastructures de dépistage et de mener de solides campagnes de lutte contre la stigmatisation. Cela pourrait se faire en collaborant avec des organisations philanthropiques et des fondations qui se consacrent à la santé mondiale. En se concentrant sur ces domaines, la Libye peut mettre en place une réponse plus forte et plus inclusive à l’épidémie de VIH/sida, améliorant ainsi les résultats en matière de santé pour tous.
Nia est basée à Carmarthenshire, au Royaume-Uni et se concentre sur la santé mondiale pour le projet Borgen.
*