
Le Soudan est pris au milieu d’une double urgence. Une épidémie dévastatrice de choléra et une famine généralisée ont laissé des millions de personnes confrontées à des maladies et à la faim évitables. Le conflit en cours n’a fait qu’aggraver la crise, détruisant les infrastructures, déplaçant les familles et coupant l’accès humanitaire. Pourtant, même dans ce sombre tableau, des efforts mondiaux ciblés montrent que des solutions existent ; s'ils peuvent être étendus et maintenus.
L'ampleur de la crise
Depuis 2024, le Soudan a connu l’une des pires épidémies de choléra depuis des décennies, avec des centaines de milliers de cas suspects signalés et des milliers de décès. Dans le même temps, plus de 25 millions de personnes sont désormais confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, la famine étant confirmée dans certaines parties du Darfour. La guerre entre l'armée soudanaise et les forces de soutien rapide a fait de la santé une victime, détruisant les systèmes d'approvisionnement en eau et les hôpitaux et bloquant les conduites d'approvisionnement. Sans aide extérieure, cette lutte contre le choléra et la faim pourrait anéantir la moitié de la population soudanaise.
Interventions d'urgence sur le terrain
Malgré ces obstacles, les organisations humanitaires travaillent en première ligne pour limiter les dégâts. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et Médecins Sans Frontières (MSF) mènent des campagnes de vaccination contre le choléra, distribuant des kits de diagnostic rapide et déployant des cliniques de santé mobiles dans les zones difficiles d'accès. Ces efforts mondiaux sont essentiels non seulement pour traiter les épidémies actuelles, mais également pour limiter la propagation future et aider à reconstruire le Soudan.
Pendant ce temps, le Programme alimentaire mondial (PAM) est intervenu pour lutter contre la faim et la malnutrition. Le PAM fournit une aide alimentaire, une alimentation thérapeutique aux enfants et une aide en espèces là où les marchés locaux fonctionnent encore, garantissant ainsi que les plus vulnérables puissent survivre aux pires pénuries. Les ONG locales ajoutent un autre niveau de soutien, comme SUDO, qui répare les points d'eau cassés et travaille avec les communautés pour restaurer les systèmes d'assainissement.
Renforcer la résilience à long terme
Le système de santé soudanais devrait être capable de résister aux chocs futurs. Cela signifie former les agents de santé locaux, renforcer les capacités des laboratoires et investir dans la surveillance des maladies pour permettre une détection précoce d’épidémies comme le choléra. Les stratégies internationales telles que la « Feuille de route mondiale contre le choléra à l'horizon 2030 » de l'OMS fournissent un cadre pour réduire les décès dus au choléra de 90 % dans le monde. L’application de cette feuille de route au Soudan, grâce à des améliorations en matière d’eau et d’assainissement, des campagnes de vaccination et une meilleure détection des épidémies, pourrait inverser la tendance non seulement dans cette crise, mais aussi pour les décennies à venir et aider le Soudan à se reconstruire complètement.
Le rôle du financement et de la coordination
La dimension financière est également cruciale. Le PAM prévient que les opérations humanitaires au Soudan restent gravement sous-financées, des centaines de millions de dollars étant encore nécessaires cette année. Les pays donateurs et les banques de développement devront aligner leurs financements sur des stratégies coordonnées, en veillant à ce que les ressources soient affectées là où elles sont le plus nécessaires. Ces petits efforts mondiaux pourraient conduire à un grand pas pour aider le Soudan à se reconstruire en luttant contre le choléra et la faim !
Une voie à suivre
La crise au Soudan est loin d'être terminée, mais la voie à suivre est plus claire qu'il n'y paraît. En protégeant l’accès humanitaire, en élargissant la vaccination et l’aide alimentaire et en investissant dans la résilience sanitaire à long terme, les acteurs mondiaux peuvent aider le Soudan à passer de la simple survie au rétablissement. La population du pays a enduré des pertes énormes ; ce dont ils ont besoin maintenant, c’est d’un partenariat international cohérent qui leur apporte non seulement de l’aide, mais aussi les outils nécessaires pour reconstruire leur santé et leur dignité.
*