Crise et besoins humanitaires en RDC

Crise et besoins humanitaires en RDCLa République démocratique du Congo (RDC) est aux prises avec une crise prolongée dans laquelle l'aide humanitaire à elle seule est insuffisante pour une paix durable. Des décennies de conflit armé ont déstabilisé le pays, provoquant le déplacement de millions de personnes et contrecarrant les efforts de développement soutenus. Avec près de 7 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, la complexité de la fourniture de l’aide s’intensifie.

Corruption et besoins humanitaires en RDC

Les structures gouvernementales corrompues conduisent à un détournement de fonds qui entravent son efficacité. Cela érode la confiance du public et complique la mise en œuvre des futurs programmes d’aide. Les pays donateurs hésitent souvent à acheminer les fonds via les systèmes gouvernementaux en raison de préoccupations liées à la corruption, optant plutôt pour des structures parallèles qui peuvent diminuer la capacité et l'autonomie locales. L'économie de la RDC dépend de l'aide étrangère plutôt que de favoriser une croissance autonome par l'industrialisation ou le développement agricole.

L'aide est orientée vers les besoins humanitaires immédiats, par exemple la nourriture et l'eau. TLa RDC est confrontée à des problèmes environnementaux exacerbés par le changement climatique, ce qui peut compliquer davantage les efforts de développement. La dégradation des ressources naturelles due aux conflits et à une mauvaise gouvernance limite les possibilités de moyens de subsistance durables. La biodiversité du pays est menacée par l'exploitation par les groupes armés et les impacts du changement climatique, augmentant ainsi les fractures socio-économiques.

Interventions stratégiques pour la stabilité et la paix

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU), Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC) et chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation (MONUSCO), a fait état d'une situation sécuritaire désastreuse malgré les opérations militaires en cours. par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF). Keita a souligné les représailles violentes des groupes armés dans les territoires de Fizi et d'Uvira au Sud-Kivu, entraînant une augmentation des déplacements de population, en particulier au Nord-Kivu et en Ituri, en raison des actions des Forces démocratiques alliées (ADF).

Trine Heimerback, représentant la Norvège, a souligné que l'exploitation illégale des ressources naturelles finance les conflits armés, réduit les revenus nationaux et cause des dommages aux civils. Elle a fait part de ses inquiétudes concernant le travail des enfants dans les mines et l'exploitation des femmes, soulignant la nécessité d'une coopération régionale pour résoudre ces problèmes persistants. Heimerback a plaidé pour la mise en œuvre des recommandations de l'atelier de la région des Grands Lacs de 2021 sur les ressources naturelles. Elle a également souligné que l'efficacité de la MONUSCO dépend d'une stratégie de transition donnant la priorité à la protection des civils et a soutenu que la réalisation de la stabilité en RDC va au-delà des efforts militaires. Heimerback a appelé à inclure la société civile, les dirigeants locaux, les femmes et les jeunes dans les efforts de stabilisation et de dialogue, en adaptant ces processus aux conditions réelles plutôt qu'à des calendriers rigides.

Nécessité d’une coopération régionale en RDC

Lors d'une réunion de l'ONU, les délégués ont souligné l'importance de la coopération régionale pour stabiliser la RDC. Le représentant du Brésil, João Genésio De Almeida Filho, a salué les efforts militaires de collaboration entre les FARDC et l'UPDF, soulignant le renforcement des partenariats transfrontaliers avec le Rwanda. Le Brésil est fier de contribuer à la MONUSCO en nommant ses officiers distingués comme commandants de force, ce qui, selon De Almeida Filho, pourrait contribuer à créer des conditions plus favorables à la stabilité régionale.

Représentant le Ghana et le Kenya, le délégué du Gabon a exprimé ses inquiétudes quant au fait que la RDC soit « victime de ses abondantes ressources minérales », pointant l'exploitation de ces ressources par des groupes armés comme un facteur important d'instabilité actuelle. En outre, il a soutenu le Plan stratégique national d'exploitation et de certification des ressources minérales du gouvernement de la RDC et a appelé à la mise en œuvre de sanctions contre les personnes impliquées dans le trafic illégal de ces ressources, soulignant la nécessité de mesures efficaces pour lutter contre le financement des conflits à travers les ressources. exploitation.

Capacités locales pour le développement durable

L’autonomisation des communautés locales est essentielle pour favoriser l’autosuffisance et une paix durable en RDC. En renforçant la gouvernance et les institutions locales, les communautés acquièrent le contrôle des processus décisionnels, renforçant ainsi la responsabilité. De plus, la promotion de l’autosuffisance économique par le biais de programmes de microfinance et de formation professionnelle aide les individus à développer des moyens de subsistance durables et réduit leur vulnérabilité au recrutement par les groupes armés.

Gestion durable des terres et propriété communautaire

Le gouvernement congolais a lancé le Programme d'utilisation durable des terres pour promouvoir l'autosuffisance alimentaire grâce à une gestion stratégique des terres. Ce programme implique les communautés locales dans la prise de décision concernant l'utilisation des terres, la lutte contre la déforestation et la dégradation de l'environnement et l'amélioration de la sécurité alimentaire. Les concessions forestières communautaires (CFC) accordent aux communautés locales un contrôle collectif sur leurs terres ancestrales, leur permettant de gérer les forêts de manière durable et de bénéficier de leurs ressources tout en préservant l'environnement.

Au Sud-Kivu, 23 communautés ont reçu des CFCL, leur permettant de négocier directement avec des entités extérieures cherchant à exploiter les ressources forestières. Cette initiative favorise un sentiment d’appropriation et de responsabilité parmi les membres de la communauté. En outre, le Fonds OPEP pour le développement international a fourni un financement important pour améliorer les infrastructures rurales et l'accès à l'eau potable, essentiels à la sécurité alimentaire et à la santé communautaire. L'International Rescue Committee soutient les efforts de rétablissement en fournissant des services vitaux qui facilitent la reconstruction des communautés après des conflits, en mettant l'accent sur l'engagement local dans ces processus.

Regarder vers l'avenir

Parvenir à une paix durable en RDC peut nécessiter une approche nuancée allant au-delà de l’aide humanitaire traditionnelle. En effet, l’autonomisation des communautés locales grâce à des initiatives de développement durable peut contribuer à favoriser l’autosuffisance et la résilience. En renforçant la gouvernance locale et en promouvant l’indépendance économique, les communautés pourraient activement façonner leur avenir, réduisant ainsi leur vulnérabilité aux conflits. En outre, une collaboration renforcée entre le gouvernement congolais et les organisations internationales peut potentiellement démanteler les pratiques d’exploitation et s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité.

Hannah est basée à Londres, au Royaume-Uni et se concentre sur la santé mondiale et la politique pour le projet Borgen.

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