Lancement d’une nouvelle alliance mondiale pour éradiquer le sida chez les enfants

Le SIDA chez les enfants
En août 2022, de nombreuses agences intergouvernementales, des mouvements de la société civile et une douzaine de pays se sont réunis à Montréal, au Canada, pour créer l’Alliance mondiale pour mettre fin au sida chez les enfants d’ici 2030. Reconnaissant que seulement 52 % des enfants atteints du VIH ont accès au traitement, l’alliance nouvellement créée s’efforce garantir que tous les enfants vivant avec le VIH aient accès à un traitement d’ici la fin de la décennie. Plus précisément, en comblant l’écart de traitement entre les enfants et les adultes vivant avec le VIH, l’alliance vise à garantir que tous les jeunes méritent la chance de progresser vers l’âge adulte sans être entravés par le VIH.

S’attaquer aux disparités dans le traitement du VIH

Selon l’ONU, l’un des problèmes les plus importants affectant la riposte au sida est la disparité entre le traitement fourni aux adultes et aux enfants. Alors que 76 % des adultes ont reçu un traitement antirétroviral (ART) en 2021 – un traitement conçu pour contrôler l’infection par le VIH – seuls 52 % des individus âgés de 0 à 14 ans ont eu accès à un ART. En outre, seuls 55 % des enfants âgés de 15 à 19 ans dans 21 pays subsahariens étaient sous traitement en 2021. Malgré les avancées technologiques en matière de dépistage du VIH, « 800 000 enfants et adolescents vivant avec le VIH (0-14 ans) ne sont pas traités » et « on estime que 400 000 autres adolescents (15-19 ans), dont beaucoup ont probablement été récemment infectés, ne reçoivent pas de traitement.

En reconnaissance de ces chiffres dévastateurs, l’ONU estime que la faible priorisation du traitement du VIH à l’échelle nationale est à l’origine de ce problème. Plus précisément, l’insuffisance des investissements dans les stratégies de traitement et les plans nationaux visant à atténuer les inégalités sociales a exacerbé la discrimination à l’encontre des personnes vivant avec le VIH. Bien que de nombreux plans similaires aient été mis en œuvre au cours des dernières décennies, tels que le Plan mondial pour l’élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants d’ici 2015 et le partenariat Start Free Stay Free AIDS Free, les mouvements précédents se sont principalement concentrés sur la sensibilisation et la promotion de l’engagement des dirigeants.

La formation d’une alliance mondiale

Espérant étendre le traitement du VIH à des millions de jeunes à travers le monde, l’alliance donne la priorité à la création d’un cadre durable pour la prévention du VIH au cours des 8 prochaines années. L’ONUSIDA, l’UNICEF et l’OMS dirigent principalement l’Alliance mondiale pour mettre fin au sida chez les enfants d’ici 2030. Au-delà des agences des Nations Unies, l’alliance se compose de « mouvements de la société civile… des gouvernements nationaux dans les pays les plus touchés et de partenaires internationaux ». Les 12 pays impliqués dans l’alliance sont l’Angola, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo (RDC), le Kenya, le Mozambique, le Nigeria, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, l’Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe.

La mission de l’alliance est quadruple :

  1. « Combler l’écart de traitement chez les adolescentes allaitantes et les femmes vivant avec le VIH et optimiser la continuité du traitement.
  2. Prévenir et détecter les nouvelles infections à VIH chez les adolescentes et les femmes enceintes et allaitantes.
  3. Promouvoir un dépistage accessible, un traitement optimisé et des soins complets pour les nourrissons, les enfants et les adolescents exposés et vivant avec le VIH.
  4. Aborder l’égalité des sexes et les obstacles sociaux et structurels qui entravent l’accès aux services.

L’Alliance mondiale pour mettre fin au sida chez les enfants d’ici 2030 cherche à favoriser un sentiment d’unité au sein de la communauté internationale. L’alliance souligne que la collaboration est la clé de l’éradication du VIH ; ce n’est qu’en mettant en commun les ressources, en s’engageant dans une mobilisation mondiale et en créant des solutions holistiques que le monde pourra prévenir le sida chez les enfants d’ici la fin de cette décennie.

Un avenir prometteur

À l’avenir, l’alliance veillera à ce qu’il y ait un traitement et des soins accessibles pour les enfants et les adolescents vivant avec le VIH pendant au moins les huit prochaines années. Selon un rapport publié par l’ONUSIDA, l’alliance encouragera le leadership pour exécuter des plans au niveau national, fera progresser les programmes antérieurs dans l’espoir de mettre fin au sida, collaborera avec des organisations mondiales pour promouvoir le plaidoyer, veillera à ce que les gouvernements aient accès au financement et fera progresser la responsabilisation en favorisant une sens de la responsabilité collective. Alors que l’Alliance mondiale pour mettre fin au sida chez les enfants d’ici 2030 continue d’étendre le traitement du VIH à des millions d’enfants défavorisés, le monde verra inévitablement une nouvelle génération exempte de stigmatisation et de discrimination entourant le VIH – un avenir prometteur qui permet aux enfants de prospérer en s’aventurant dans l’âge adulte.

– Emma Il
Photo : Flickr

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