Mettre fin à la pauvreté menstruelle au Bénin : comment l'innovation contribue à la dignité

Pauvreté menstruelle au BéninEn tant que processus biologique normal, les menstruations ne devraient pas entraver l’accès aux soins de santé, à l’éducation ou au bien-être général. Au Bénin, cependant, la pauvreté menstruelle affecte de manière disproportionnée des millions de femmes et de filles qui n’ont pas accès aux articles sanitaires et au matériel de gestion de l’hygiène menstruelle (MHM). Ce manque d'accès oblige les filles à recourir à des comportements à risque qui peuvent avoir un impact négatif sur leur confiance en soi, leur santé et leur fréquentation scolaire. Malgré ces défis, des solutions créatives émergent. Grâce aux efforts d'organisations non gouvernementales engagées et de programmes gouvernementaux, davantage d'efforts sont déployés pour éradiquer la pauvreté menstruelle au Bénin. En permettant aux femmes et aux filles de gérer leurs règles avec dignité et confiance, ces initiatives visent en outre à éradiquer le tabou entourant les menstruations au Bénin.

Comprendre la profondeur du problème

Un ensemble complexe de facteurs interdépendants, au-delà des simples difficultés physiques, est à l’origine de la pauvreté périodique. Les tabous sociaux entourant la menstruation créent une culture du silence qui empêche un dialogue ouvert et l'accès à des informations fiables. Les croyances traditionnelles qui présentent les menstruations comme sales ou honteuses contribuent au manque de soutien pour les filles et les femmes pendant leurs règles.

Ce silence conduit à de mauvaises pratiques sanitaires. N’ayant pas les moyens d’acheter des serviettes hygiéniques ou n’ayant pas accès à des installations sanitaires adéquates, de nombreuses femmes et filles doivent utiliser des substituts insalubres. Ces pratiques augmentent le risque d’infections, de problèmes des voies urinaires et de problèmes de santé reproductive.

La pauvreté menstruelle oblige également les filles à manquer l’école. La peur des fuites, des installations sanitaires inadéquates et le manque de connaissances sur la gestion de l’hygiène menstruelle peuvent tous contribuer aux absences scolaires. Cela perturbe leur éducation et élargit potentiellement l’écart entre les sexes en matière de réussite scolaire dans le monde et au Bénin.

Selon la Banque mondiale, le taux de pauvreté national du Bénin en 2021-2022 était de 36,2%. Cette pauvreté généralisée crée des difficultés considérables pour les femmes et les filles qui souhaitent accéder aux produits de première nécessité, notamment aux produits sanitaires.

Initiatives écologiques et éducatives communautaires

Des organisations comme Ilewa reconnaissent la nécessité de solutions durables qui répondent à la fois aux préoccupations environnementales et à la pauvreté périodique au Bénin. Elle produit et commercialise des serviettes hygiéniques réutilisables fabriquées à partir de matériaux durables d'origine locale. Sa collecte de fonds de 2021 a fourni des serviettes réutilisables à 500 filles défavorisées de Parakou. En promouvant une approche digne de l’hygiène menstruelle, ces initiatives autonomisent les femmes. De plus, ils favorisent la durabilité environnementale en réduisant le recours aux produits jetables.

Un changement à long terme nécessite de briser le tabou entourant les menstruations. Des organisations comme Action Education organisent des séminaires communautaires et des campagnes de sensibilisation. Ces campagnes vont au-delà de l’éducation des filles et des femmes, incluant également les hommes et les garçons dans la conversation sur l’hygiène menstruelle. Ces initiatives visent à dissiper la stigmatisation et à créer un environnement plus favorable aux femmes et aux filles menstruées en favorisant l'empathie et la compassion.

Impact et chemin à parcourir

Les solutions créatives du Bénin donnent des résultats positifs. Un accès accru aux produits sanitaires, des installations d’hygiène améliorées et des efforts éducatifs permettent aux femmes et aux filles de gérer efficacement leurs règles. Cela améliore leur santé et leur bien-être général, tout en favorisant les opportunités éducatives et l’inclusion sociale.

Des défis demeurent cependant. Atteindre les zones reculées, garantir la durabilité des programmes et aborder les aspects sociaux et culturels plus larges de la menstruation nécessitent tous des efforts continus. L’intensification de ces programmes et le plaidoyer en faveur de changements législatifs donnant la priorité à la santé menstruelle sont essentiels pour parvenir à l’équité menstruelle pour tous au Bénin.

Conclusion

La pauvreté menstruelle est un problème complexe, mais une combinaison de réflexion innovante et d’un engagement sans faille peut le résoudre. Les programmes et organisations travaillant au Bénin offrent l’espoir d’un avenir où les menstruations ne seront ni une source de honte ni un obstacle aux opportunités. En brisant les tabous, en promouvant l’éducation et en proposant des solutions pratiques, ces initiatives jettent les bases d’un avenir où le pouvoir des règles permet aux femmes et aux filles de s’épanouir.

Taiwo est basé à Sunderland, Royaume-Uni et se concentre sur la santé mondiale et les bonnes nouvelles pour le projet Borgen.

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