Malgré des taux d'emploi féminins élevés, l'Autriche est aux prises avec l'un des plus grands écarts de rémunération entre hommes et femmes de l'Union européenne. L'indépendance économique des femmes est entravée par la prévalence du travail à temps partiel et des responsabilités familiales non rémunérées, ce qui entraîne des interruptions de carrière et des répercussions financières. Cette situation est aggravée par la ségrégation entre les sexes dans les emplois moins bien rémunérés du secteur des services, les femmes étant nettement sous-représentées aux postes de direction dans des secteurs tels que l’économie, la science, la politique et la fonction publique. Cependant, deux des moyens les plus importants pour réduire l'écart salarial entre hommes et femmes en Autriche sont le Plan d'action national (PAN) sur l'égalité des sexes sur le marché du travail et la loi sur la transparence des salaires.
Plan d'action sur l'égalité des sexes sur le marché du travail
Publié en 2010, le PAN a défini des stratégies pour la période allant de 2010 à 2013 dans le but d'éliminer les disparités entre les sexes existantes dans la main-d'œuvre et de promouvoir la mise en œuvre stratégique et coordonnée de diverses initiatives et politiques. Le PAN a notamment souligné le fait que les femmes qui ne sont pas pleinement intégrées au marché du travail ou qui occupent un emploi marginal sont confrontées à un risque accru de pauvreté au cours de leurs dernières années. D'autant qu'en 2007, plus de 70 % des femmes qui percevaient un revenu net de la pension de veuve percevaient des pensions inférieures au seuil de risque de pauvreté, fixé à 60 % du revenu médian.
Au cours de la période 2019 à 2020, le Initiative cofinancée par l'UE connue sous le nom de «TRAPEZ – un avenir transparent en matière de retraite – assurer l'indépendance économique des femmes pendant leur vieillesse» a mené une enquête approfondie sur l'écart entre les sexes en matière de retraite en Autriche (GGP). L'objectif du projet était d'analyser en profondeur le GGP et de recommander des stratégies pratiques pour atténuer ses effets, renforçant ainsi l'indépendance financière des femmes âgées.
Les stratégies décrites dans le PAN ont probablement fourni des informations et des données importantes qui ont éclairé l'orientation et l'orientation du projet TRAPEZ. En outre, l'accent mis par le PAN sur la mise en œuvre coordonnée d'initiatives et de politiques visant à lutter contre les disparités entre les sexes au sein de la main-d'œuvre aurait favorisé une approche collaborative entre les parties prenantes, notamment les organismes gouvernementaux, les instituts de recherche et les groupes de défense. Globalement, en reconnaissant le risque accru de pauvreté auquel sont confrontées les femmes ayant une intégration limitée sur le marché du travail ou un emploi marginal, il semble que le PAN ait jeté les bases d'initiatives ultérieures visant à améliorer la sécurité financière des femmes et à réduire l'écart salarial entre hommes et femmes en Autriche.
La loi autrichienne sur la transparence des salaires
Introduit en 2011, la loi sur la transparence garantit que si une entreprise compte plus de 1 000 employés, elle est tenue de publier un rapport annuel sur les revenus détaillant les informations sur les salaires des hommes et des femmes, ainsi qu'une indication claire du salaire minimum dans les offres d'emploi. Heureusement, à la suite de la réforme, les femmes nouvellement embauchées dans les grandes entreprises ont enregistré une augmentation de salaire plus significative que celle des hommes, ce qui indique une réduction de l'écart salarial entre hommes et femmes parmi les embauches récentes.
Cependant, selon les résultats d'un plan de régression discontinue, la loi sur la transparence n'a pas modifié les salaires ni l'écart salarial entre hommes et femmes parce que l'impact de la loi sur la croissance de l'emploi ou sur le chiffre d'affaires était faible et manquait de signification statistique. Notamment, pour les grandes entreprises, la loi sur la transparence était corrélée à une diminution du pourcentage de femmes employées dans les entreprises traitées. Il semble que les implications de l'écart salarial entre hommes et femmes en Autriche, sur la base de la loi sur la transparence, soient mitigées. D'une part, l'obligation imposée par la loi sur la transparence aux grandes entreprises de divulguer les disparités salariales et les informations sur le salaire minimum dans les offres d'emploi a potentiellement contribué à réduire l'écart salarial entre hommes et femmes parmi les embauches récentes. Toutefois, l’impact global de la loi sur les inégalités de revenus est limité, dans la mesure où elle n’a pas modifié de manière significative les salaires ni l’écart salarial entre hommes et femmes dans tous les domaines.
Préoccupations
Les défenseurs de la loi sur la transparence affirment que la divulgation des informations salariales est cruciale pour réduire l'écart salarial entre hommes et femmes en Autriche, car elle permet aux femmes de faire face à des pratiques salariales discriminatoires. Cependant, les sceptiques expriment des inquiétudes quant aux charges administratives potentielles et craignent que les hommes puissent exploiter les informations divulguées plus efficacement que les femmes. Certains suggèrent que l'inefficacité de la politique pourrait être attribuée au fait qu’elle n’oblige pas les entreprises à agir en fonction des différences salariales révélées. De plus, la portée limitée de la politique, qui ne prend pas en compte des facteurs tels que le tri en entreprise, peut avoir contribué à son manque d'efficacité.
Toutefois, la politique de transparence a effectivement entraîné une réduction du taux auquel les individus quittent leur emploi dans une entreprise traitée au cours d'une période donnée. Cela suggère que cette politique a peut-être apaisé les inquiétudes concernant les grilles salariales injustes parmi les travailleurs, conduisant à une plus grande satisfaction au travail et à une réduction du roulement de personnel.
Remarque finale
Actuellement, l’écart salarial entre hommes et femmes en Autriche est passé de 23,5% à 18,8% de 2011 à 2021. Bien que cet écart reste supérieur à la moyenne de l’UE, il est clair que des progrès ont été réalisés dans la réduction de l’écart salarial au cours de la dernière décennie. D’autres initiatives axées sur la transparence, les pratiques salariales équitables et des mesures plus larges en matière d’égalité entre les sexes seront cruciales pour parvenir à un changement durable.
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