Traite des êtres humains en Macédoine du Nord

Traite des êtres humains en Macédoine du NordLa Macédoine du Nord est un petit pays des Balkans et, selon le Freedom House Index, elle est considérée comme un pays partiellement libre. Cela signifie qu’en combinant droits politiques et libertés civiles, le score n’est pas assez élevé pour être considéré comme un pays libre. L’intimidation dans le vote pour certains partis, la corruption et le manque de transparence du gouvernement sont les principaux problèmes politiques. En outre, le score des libertés civiles est faible lorsqu’il s’agit de questions telles qu’un système judiciaire équitable, la corruption, le travail forcé et le mariage des enfants. Ces dernières questions suggèrent que la traite des êtres humains en Macédoine du Nord reste un problème sérieux. Malgré cela, le pays a récemment apporté quelques améliorations qui valent la peine d’être connues.

Traite des êtres humains et pauvreté

Les conditions économiques du pays et sa faible structure judiciaire facilitent le travail des organisations criminelles. Les femmes étrangères et locales sont principalement les victimes du travail forcé dans les boîtes de nuit. Les victimes sont également envoyées et exploitées dans d’autres pays européens. Cela suggère également que la Macédoine du Nord est une destination facile pour coordonner la traite internationale des êtres humains. De plus, le travail des enfants et le mariage forcé sont principalement causés par la traite des êtres humains.

Selon un rapport publié par le département américain du Travail, plus de 18 % des enfants âgés de 5 à 14 ans travaillent plutôt que de recevoir une éducation. Ces enfants sont normalement contraints à la mendicité ou à d’autres types de travail de rue. Les adolescentes sont également victimes d’exploitation sexuelle.

En outre, la communauté ethnique rom est particulièrement vulnérable à la traite des êtres humains en Macédoine du Nord. Les enfants roms sont victimes de discrimination dans le système éducatif, car la plupart des écoles ne dispensent pas de cours en romani. Cette condition fait de la communauté rom celle qui a les taux d’éducation les plus bas du pays. Par conséquent, cela incite à la fois à la pauvreté perpétuelle et à une augmentation du mariage des enfants. Les filles roms sont donc des victimes particulièrement vulnérables de la traite à des fins de mariage forcé.

Comment la situation s’améliore-t-elle ?

Les améliorations les plus récentes pour lutter contre la traite des êtres humains en Macédoine du Nord se concentrent sur :

En raison de la Stratégie nationale 2021-2025, le gouvernement a mis en place des mesures positives afin d’accroître la protection des victimes. En 2021, 48 victimes ont été recensées, contre sept l’année précédente. Parmi eux, 40 ont été victimes de travail forcé. Le ministère du Travail et de la Politique sociale (MLSP) a créé des groupes formés de bénévoles d’ONG, de travailleurs sociaux et d’agents afin d’améliorer les efforts de protection. Par exemple, au cours des six derniers mois de 2021, ces groupes ont réussi à détecter plus de 200 personnes vulnérables. Par ailleurs, le gouvernement a également augmenté les fonds dédiés à la protection. Plus de 22 000 $ ont été investis pour accroître la sécurité des victimes ainsi que la qualité et la capacité des refuges. Il a aussi consacré plus de 8 000 $ aux activités réalisées par les groupes du MLSP.

La réduction de l’écart éducatif entre les enfants roms et non roms est l’une des principales priorités afin de réduire la vulnérabilité de ce groupe spécifique. Ces dernières années, la Macédoine du Nord a fait quelques améliorations. La Direction du développement et de la promotion de l’enseignement dans les langues des minorités est chargée d’améliorer la qualité de l’enseignement pour les groupes minoritaires tels que le groupe ethnique rom. En 2019, la Direction comptait deux employés roms afin de mieux répondre aux besoins de cette communauté. De plus, en novembre 2022, le ministère a informé que 40 employés roms travailleront comme médiateurs dans les écoles comptant le plus grand nombre d’élèves roms afin d’améliorer leur expérience éducative et de réduire les taux d’abandon.

Afin d’accroître la prévention des cas futurs, la Commission nationale (CN) et le MLSP ont intégré les retours d’expérience des victimes afin de mettre en œuvre des plans d’action efficaces. Grâce à ces recommandations et à l’assistance accordée par des groupes internationaux, le CN a réussi à mener quatre projets d’enquête différents axés sur la prévention de la traite. Le gouvernement s’est également concentré sur la sensibilisation des personnes vulnérables, en particulier les jeunes étudiants, afin d’éviter le risque de traite des êtres humains en Macédoine du Nord. Il a également mis en place un système axé sur les inspections du travail pour s’assurer que les entreprises ne sont pas impliquées dans la traite des êtres humains et les actes criminels.

– Carla Tomas Laserna
Photo : Flickr

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