Droits des femmes au Suriname – Le projet Borgen

Droits des femmes au SurinameL'article 35 de la Constitution du Suriname stipule que les hommes et les femmes sont égaux devant la loi. Des études récentes indiquent que 13,6 % des femmes et 14 % des hommes vivent en dessous du seuil international de pauvreté, ce qui montre que les niveaux de pauvreté sont relativement équivalents entre les deux sexes au Suriname. Cependant, ces chiffres ne tiennent pas compte des disparités économiques auxquelles les femmes sont confrontées en raison du travail non rémunéré, des risques pour la santé et des rôles sociaux. La situation côtière du Suriname le rend extrêmement vulnérable aux inondations, ce qui contribue à la position désavantageuse des femmes dans la société. Le rôle traditionnel des femmes dans la société, les risques spécifiques pour la santé et la participation limitée à la prise de décision ont un impact disproportionné sur les femmes lors des inondations et augmentent les taux de pauvreté parmi les femmes surinamaises.

Rôle traditionnel des femmes

Au Suriname, les rôles des sexes sont clairement définis et les femmes sont responsables des tâches ménagères ou de l’éducation des enfants. Comme elles passent une grande partie de leur temps à effectuer des travaux non rémunérés, elles ont moins de possibilités de chercher un emploi rémunéré. Cette dépendance financière à l’égard des hommes du ménage renforce la position inférieure des femmes dans la société. En outre, les pratiques culturelles au Suriname restreignent la liberté de mouvement des femmes, ce qui signifie que les hommes doivent les accompagner si elles sortent de chez elles ou de leur village. De plus, les inondations aggravent ce problème car les dommages aux infrastructures rendent les déplacements difficiles. Cette mobilité limitée empêche les femmes de trouver un emploi ou une éducation, ce qui fait du rôle traditionnel des femmes l’une des principales raisons pour lesquelles elles sont confrontées à des taux de pauvreté plus élevés que les hommes, selon le rapport 2023 sur le genre et la gestion des risques de catastrophe (DRM).

Risques pour la santé

Les inondations entraînent une contamination de l’eau, ce qui affecte de manière disproportionnée les femmes car elles utilisent cette eau pour effectuer les tâches ménagères. Cette exposition accrue augmente leur risque de contracter des maladies d’origine hydrique, selon le rapport DRM 2023. Lorsque les inondations compromettent la santé des femmes, elles ne peuvent pas participer pleinement à la société ni poursuivre des études supérieures ou un emploi. Cela perpétue le cycle des inégalités, car les femmes en mauvaise santé sont moins productives et risquent davantage de rester dans la pauvreté.

Participation et prise de décision limitées

Au Suriname, les femmes n’occupent que 29,4 % des sièges au parlement national. Le pourcentage moyen de femmes au parlement dans la région ALC est de 32,8 %, ce qui fait que le Suriname est légèrement inférieur à la moyenne régionale, selon le rapport DRM 2023. Comme les femmes au Suriname sont peu représentées dans la prise de décision concernant la gestion des catastrophes ou les efforts d’intervention, les décideurs politiques négligent les besoins des femmes en cas d’inondation. Même si les femmes veulent participer à la prise de décision, les attentes de la société et la discrimination systémique créent des obstacles pour elles. Le manque de participation des femmes à la prise de décision fait que des questions importantes comme l’égalité des salaires ou le congé de maternité ne sont pas prioritaires, ce qui entrave les opportunités économiques des femmes et augmente le risque de pauvreté.

Fondation Ilse Henar pour les droits des femmes

Les inondations au Suriname ont creusé l'écart entre les sexes en matière de pauvreté et la Fondation Ilse Henar pour les droits des femmes s'efforce de remédier à ce problème. Fondée en 1996 pour commémorer le 15e anniversaire du Mouvement national des femmes, cette ONG a pour objectif de protéger les droits des femmes, d'établir des politiques de non-discrimination dans la législation surinamaise et de réduire la pauvreté pour tous. L'une de ses réalisations les plus remarquables a été d'aider à rédiger une loi visant à éliminer le harcèlement sexuel sur les lieux de travail au Suriname. En mettant l'accent sur les droits des femmes, la Fondation Ilse Henar veille à ce que les femmes bénéficient d'une protection juridique contre le harcèlement ou la discrimination, créant ainsi un environnement de travail plus sûr. Cela incite les femmes à chercher un emploi, ce qui les sort de la pauvreté.

Conclusion

Les inondations au Suriname exacerbent les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes, soulignant la nécessité urgente de remédier aux disparités entre les sexes. Il est crucial d’autonomiser les femmes dans la gestion des catastrophes, car leur participation à la prise de décision garantit que leurs besoins se traduisent en politiques. C'est exactement ce que fait la Fondation Ilse Henar pour les droits des femmes, en défendant les droits des femmes au Suriname et en garantissant leur participation égale aux processus de prise de décision. Ces actions favorisent un environnement dans lequel les femmes du Suriname peuvent prospérer économiquement parce qu'elles sont plus disposées à rejoindre une main-d'œuvre exempte de harcèlement et de discrimination.

Sophia est basée à Bellevue, WA, USA et se concentre sur les bonnes nouvelles pour le projet Borgen.

*