VIH/SIDA au Gabon : tout ce qu'il faut savoir

VIH/SIDA au GabonMalgré une prévalence relativement élevée dans un si petit pays, le taux de VIH/SIDA au Gabon s'est considérablement amélioré. L'instabilité politique récente a menacé de freiner les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH/SIDA dans ce pays riche en pétrole d'Afrique centrale. Cependant, il y a également de nombreuses raisons de croire que le Gabon continuera à s’efforcer de réduire l’impact de la maladie.

Le VIH/SIDA est toujours une épidémie

En 2023, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 49 000 personnes vivent avec VIH/SIDA au Gabon. Ce nombre comprend 2 300 enfants et 33 000 femmes. Avec une population de 2,3 millions d'habitants, le taux d'infection s'élève à environ 3 %. Bien que ce chiffre soit inférieur à celui de nombreux pays voisins, ce chiffre reste bien supérieur à celui de la majorité des pays du monde où les taux d’infection sont inférieurs à 1 %.

Des progrès ont été réalisés

Même s'il reste du travail à faire, le taux de VIH/SIDA au Gabon a chuté de façon spectaculaire au fil des années. Depuis 2010, les infections ont diminué de 31 % et les décès sur la même période ont diminué de 30 %. La forte baisse du VIH/SIDA au Gabon peut être attribuée à un vaste réseau d'acteurs locaux et internationaux. Les efforts récents incluent un partenariat entre le Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida (ONUSIDA) et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies. En octobre 2021, ces deux organisations ont lancé l’initiative Partnerships to Accelerate COVID-19 Testing (PACT). Ce double programme de secours a mobilisé plus de 70 agents de santé dans les zones du Gabon où la prévalence du VIH/SIDA et du COVID-19 est la plus élevée.

En outre, le gouvernement américain a été un allié clé. Entre 2020 et 2024, l’ambassade des États-Unis au Gabon a fait don de plus de 1,12 million de dollars en équipement et une formation à la prévention du VIH. 2 millions de dollars supplémentaires des médicaments antirétroviraux d’une valeur équivalente ont été donnés au cours de l’année écoulée. Plus localement, Luc Armel Mkala Mfoulou a été directeur de projet au ministère de la Défense Prévention du VIH/SIDA programme depuis 2020. Sous sa direction, l’armée gabonaise a formé plus de 500 agents de santé, distribué plus de 200 000 préservatifs et fourni près de 25 000 tests de diagnostic rapide.

Un avenir incertain

Peu après une élection présidentielle controversée en 2023, l’armée a renversé le président Ali Bongo. La famille du président Bongo est au pouvoir depuis 1967. De nouvelles élections ont eu lieu et le général Brice Oligui Nguema a prêté serment comme président. Cependant, les grandes puissances internationales comme les États-Unis et la France n’ont pas encore reconnu sa légitimité, les Bongos étant considérés comme des alliés. Tandis que le Le Département d'État américain a annoncé il mettrait fin à presque toute l’aide qui contribuait directement au gouvernement gabonais, il a également annoncé que « le financement de l’aide humanitaire, de la santé et de l’éducation se poursuivrait ».

Raisons d'espérer

Malgré ce récent bouleversement politique, la lutte contre le VIH/SIDA au Gabon semble sur la bonne voie. Avec l'un des produits intérieurs bruts (PIB) par habitant les plus élevés du continent, on peut espérer que la richesse de ce pays producteur de pétrole continuera de croître et sera plus équitablement répartie entre sa population. D’ici là, on espère que le travail des acteurs internationaux continuera à contribuer à lutter contre le VIH/SIDA au Gabon.

Mason est basé à New York, NY, États-Unis et se concentre sur la santé mondiale pour le projet Borgen.

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