Enfants perdus : le travail des enfants en Colombie

Travail des enfants en ColombieDerrière la riche culture et les paysages luxuriants de la Colombie se cache une réalité amère : un éventail complexe et étendu d’enfants qui travaillent dans tout le pays. Travail des enfants en Colombie touche plus de 10 % de tous les enfants ce qui signifie que des millions de jeunes colombiens se retrouvent sur le marché du travail. Ces enfants sacrifient leur éducation, leurs expériences d’enfance et leurs chances d’échapper au piège de la pauvreté, puisque 26,0 % travaillent 30 heures ou plus par semaine, et 30,0 % ne vont pas du tout à l’école. Cependant, des efforts sont déployés pour remédier à cette tragédie.

Données démographiques des enfants travailleurs colombiens

Le travail des enfants en Colombie atteignait le chiffre décourageant de 11,4 % en 2017, mais ce chiffre représente une baisse significative par rapport aux 21,6 % du début du 21e siècle. ​​Même si cette réduction est louable, plus de 1,5 million d’enfants colombiens sont toujours sur le marché du travail. Les disparités lorsqu’on examine les subtilités de ces quelque 1 million de personnes sont observables. Le travail dans les services domestiques pendant plus de 15 heures par jour représente 46 % de l’ensemble du travail des enfants, tandis que le travail des enfants en milieu rural est plus répandu que dans les zones urbaines. 19,8% des enfants ruraux faisaient partie du marché du travail contre 8,2% dans les zones urbaines. La dynamique de genre n’a pas d’impact significatif sur la proportionnalité puisque les taux de participation au travail des enfants sont assez similaires, 10,7 % pour les garçons et 12,2 % pour les filles.

La répartition du travail des enfants en Colombie imprègne diverses industries et secteurs. Sur le marché rural le plus répandu, l’agriculture est le principal employeur, puisque 73,4 % des enfants travailleurs sont engagés dans l’agriculture, suivis par les services domestiques avec 16,5 %. Le marché urbain présente une tendance parallèle dans la mesure où le secteur des services est le secteur dominant avec 70,5 % d’enfants travailleurs, tandis que le secteur manufacturier se situe derrière avec 13,9 %. Bien que le travail des enfants soit une vérité décourageante, environ 66 000 enfants colombiens occupent des emplois dangereux tels que les mines et la construction.

Motivations pour entrer sur le marché du travail

La réalité du travail des enfants en Colombie est évidente ; cependant, les motivations qui la sous-tendent reflètent la dynamique sociale. La poursuite de l’autonomie financière est incontournable, puisque 37,7 % des enfants qui travaillent en milieu urbain et 26,0 % des enfants ruraux qui travaillent l’ont comme principale motivation. Jouer un rôle dans une entreprise familiale est également un incitateur conséquent, car elle emploie 30,1 % des enfants travailleurs urbains et 51,0 % des enfants ruraux. La Colombie a connu une baisse considérable du nombre d’enfants incarnant le rôle de pourvoyeur économique, de 15 % entre 2003 et 2017, pour atteindre 9,2 %.

Les pires formes de travail des enfants en Colombie

L’ampleur du travail des enfants ne se limite pas aux formes traditionnelles de travail. Malheureusement, des dizaines de milliers d’enfants colombiens se retrouvent dans les pires formes d’exploitation, notamment les paramilitaires armés, les entreprises criminelles et le profit sexuel. Le recrutement dans des milices telles que les FARC-EP et la Segunda Marquetalia se poursuit. L’UNICEF rapporte que 1 556 enfants, avec un âge moyen de seulement 13,4 ans pour les filles et 14,1 ans pour les garçons, ont été enrôlés de force par des groupes paramilitaires entre septembre 2011 et juin 2016. Ces enfants sont astreints à diverses tâches, notamment le trafic, la contrebande et le trafic de drogue. . L’ampleur de ces horreurs se poursuit avec le rapport de l’UNICEF selon lequel il y a environ 35 000 enfants exploités sexuellement avec un âge d’initiation en chute libre.

Synergies entre pauvreté et travail des enfants

Le travail des enfants est étroitement lié au tissu de la pauvreté en Colombie. Une série d’indicateurs révèle que la situation économique de la famille d’un enfant est un facteur déterminant dans sa décision de travailler. Environ 83 % des enfants sur le marché du travail sont pauvres et ceux qui vivent dans une extrême pauvreté sont encore plus susceptibles d’être victimes du travail des enfants et d’occuper les rôles les plus vulnérables. Par ailleurs, la situation scolaire et professionnelle des parents constitue un indicateur déterminant. À mesure que l’éducation des parents, en particulier celle des mères, et leur statut professionnel augmentent, la probabilité de travail des enfants diminue considérablement. Intuitivement, les enfants qui ont besoin d’aider immédiatement leur famille mettront de côté l’éducation et l’enfance au profit du soutien communautaire.

Action gouvernementale

Face aux défis du travail des enfants en Colombie, le gouvernement a fait des progrès notables pour lutter contre ce problème. Une série de politiques ont été adoptées et proposées dans le but de réduire les causes et de punir les auteurs. Les sanctions ont été renforcées pour la traite des êtres humains impliquant des enfants, les inspecteurs du travail ont été habilités à réprimer les délits de travail forcé et une politique de « zéro complicité » en matière de prévention et de poursuites a été adoptée. Les fruits de ces politiques ont vu le nombre d’enfants travaillant en Colombie diminuer d’environ 300 000 entre 2014 et 2017. C’est une partie du travail accompli par le gouvernement national pour remédier aux dures vérités du travail des enfants en Colombie.

Les réalités de la pauvreté des enfants en Colombie sont dures et malheureuses. Plus d’un million d’enfants sont privés d’éducation, d’une enfance insouciante et des éléments essentiels à un avenir meilleur, ce qui jette une ombre profonde. Cependant, des progrès visibles apparaissent alors que les autorités colombiennes donnent la priorité à la rectification de cette situation, permettant ainsi aux enfants du pays de poursuivre un avenir meilleur.

– Agustín Pino
Photo de : Unsplash

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